Les affaires sont les affaires. Le Président congolais souhaite un rééquilibrage de certains contrats avec Pékin et se rendra donc en Chine pour négocier la semaine prochaine, rapporte l’Agence Congolaise de Presse. Felix Tshisekedi cible particulièrement le contrat minerais contre infrastructure, signé par l’ancien Président Joseph Kabila en 2008.
Ce serait la première visite du dirigeant congolais dans l’Empire du Milieu, selon Bloomberg.
Cet accord de 6,2 milliards de dollars prévoit que des entreprises publiques chinoises financent des projets d’infrastructures en utilisant le produit d’une mine de cuivre et de cobalt. Mais Felix Tshisekedi en avait déjà critiqué la teneur ces derniers mois, affirmant à Bloomberg qu’il était "mal rédigé" et que la RDC n’en tirait "aucun bénéfice".
En février, l’Inspection générale des finances congolaise (IGF) avait pour sa part dénoncé "une collaboration disproportionnée" au détriment du pays, déplorant que investisseurs chinois n’aient mobilisé que 822 millions de financement en 14 ans. Kinshasa espère donc un rééquilibrage pour rendre réellement l’accord gagnant-gagnant.
"L’objectif visé est de consolider et d’élargir davantage la coopération sino-congolaise en s’appuyant sur les bases saines garantissant le principe du respect mutuel, d’équité et de transparence profitable à la fois au peuple congolais et au peuple chinois", a déclaré porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya à la télévision d’état.
Vers un accord entre Gécamines et CMOC
La RDC négocie par ailleurs un accord définitif avec le chinois CMOC Group, rapporte Bloomberg. Ce dernier est en conflit avec la société d'État congolaise Gécamines, à propos de la mine de cuivre et de cobalt de Tenke Fungurume.
Les exportations ont été stoppées en juin dernier, alors que Gécamines affirme que CMOC doit des milliards de redevances. Les deux compagnies sont sur le point de trouver une résolution mais n’ont pas encore signé d’accord définitif, a déclaré à Blomberg le président de la Gécamines Guy-Robert Lukama.
La Chine reste le plus grand partenaire commercial de la RDC, les deux nations ayant réalisé pour 21,7 milliards d’échanges en 2022, selon les données compilées par le média américain. La Chine est notamment la principale destination du cuivre et du cobalt congolais, minerais clefs pour la conception des batteries de voitures électriques. Le pays produit d’ailleurs 70% du cobalt mondial.