L’électeur fera preuve "d'un désir de stabilité" au second tour du scrutin présidentiel du 28 mai en Turquie, soutient auprès de Sputnik Hilmi Daşdemir, directeur d’Optimar, société spécialisée dans les enquêtes d’opinion.
"Comme vous le savez, l'instabilité touche d'abord l'économie, et les électeurs ne veulent pas ressentir ce coup sur leur portefeuille. Tout cela joue en faveur d'Erdogan, dont la position est renforcée par la position de force du parti au pouvoir au parlement", développe-t-il.
À l’issue du scrutin du 14 mai, Recep Tayyip Erdogan, 20 ans au pouvoir, a obtenu 49,51% des suffrages exprimés. Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, candidat d’une coalition d’opposition, a fait 44,48%. Le même jour a eu lieu l’élection législative, et l’AKP, parti d’Erdogan, a conservé la majorité au parlement.
"Avec un degré de probabilité élevé, on peut supposer qu'au second tour, Recep Tayyip Erdogan gagnera avec une avance encore plus forte", considère l’analyste.
Par quelles considérations l’électeur est-il guidé?
Les scrutins se tiennent dans un contexte de grave crise économique et après le traumatisme causé par le double séisme de février.
"On voit que l'électeur a préféré voter pour Erdogan, et non pour le candidat qui bénéficie du soutien de FETÖ [ou mouvement Gülen, désigné comme terroriste en Turquie, ndlr] et du Parti de travailleurs du Kurdistan, le PKK [organisation politique également désignée comme terroriste en Turquie, ndlr]", avance Hilmi Daşdemir.
"En ce sens, nous voyons que les électeurs lors du vote n'ont pas pensé à la hausse des prix des pommes de terre, des oignons et de l'inflation. Nous enregistrons un certain impact négatif de la hausse de l'inflation alimentaire sur l'attitude de la population envers le parti au pouvoir. Ccependant, lors des élections, les électeurs ont quand même voté sur la base de considérations d'un ordre différent, exprimant leur soutien à Erdogan et à l'Alliance populaire [alliance des partis avec le mouvement d’Erdogan à la tête, ndlr] en tant qu’ensemble", considère-t-il.