Afin de mieux comprendre la position de la Russie, qui a lancé le 24 février 2022 son opération militaire en Ukraine, il faut comparer ce pays au Mexique, propose l'économiste américain Jeffrey Sachs, classé par le magazine The Economist parmi les trois économistes vivants les plus influents.
"Imaginons que la Chine et le Mexique décident de former une alliance militaire. Évidemment, les États-Unis et (Justin) Trudeau (le Premier ministre canadien, ndlr) ne diront pas: ‘C'est leur choix! Les portes sont ouvertes à tout le monde, ils peuvent faire ce qu'ils veulent’", a-t-il développé dans une interview au Canadian Foreign Policy Institute.
La raison principale
Le conflit actuel en Ukraine "pouvait être évité à différentes étapes, car d’abord les leaders soviétiques, puis russes ont plusieurs fois répété: "N’étendez pas l'Otan à l'Ukraine", martèle-t-il.
La principale raison du conflit est la certitude de l'Otan qu'il peut englober les pays d’Europe de l’Est.
Mettre des limites à l’élargissement de l’Otan
Fin des années 1980, les États-Unis ont promis à la Russie de ne pas élargir l’Otan, indique l’économiste. Cependant, de tels projets sont apparus dès 1992, et Washington a examiné la question de l'admission de l'Ukraine dans l'Alliance. Cela n'a jamais été annoncé officiellement, mais tout cela peut être appris à partir des archives, a-t-il souligné.
Jeffrey Sachs a souligné que la seule façon de mettre fin au conflit ukrainien est de mener des négociations basées sur le rejet de l'élargissement de l'Otan. Sinon, les hostilités pourraient se transformer en conflit nucléaire ou s'éterniser.
"Si nous voulons la paix, nous devons dire la vérité, c'est-à-dire qu'il y a des limites à l'élargissement de l'Otan", a-t-il conclu.