Le chef de l'Otan ne voit aucune violation de la promesse de ne pas s'étendre à l'est

© REUTERS / Stephanie LecocqJens Stoltenberg
Jens Stoltenberg - Sputnik Afrique, 1920, 20.02.2022
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Malgré la promesse de non-expansion de l’Alliance à l’est faite en 1991 par les pays occidentaux dévoilée récemment par le Spiegel, l’Otan continue d’accroître ses forces sur son flanc est. Dans une interview à la chaîne ARD, le chef de l’Alliance nie l’existence d’une décision de ce genre.
Dans un article paru le 18 février, le Spiegel évoque un document d’archives démontrant que les pays occidentaux ont effectivement promis aux dirigeants de l'Union soviétique de ne pas étendre l'Otan vers l'est à l’issue d’une réunion des représentants des ministères des Affaires étrangères des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, tenue à Bonn, le 6 mars 1991. Pourtant dans une interview accordée le 19 février à la chaîne ARD, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, assure que l’Alliance n’a pas rompu cette promesse.

"Non. L'Otan prend des décisions conjointement avec 30 pays membres, il n'y a aucune décision dans laquelle les pays de l'Otan ont accepté d'abandonner ce qui est indiqué dans le traité fondateur de l'Otan, le Traité de Washington", a-t-il déclaré.

Selon le chef de l'Otan, le document stipule que les pays européens peuvent rejoindre l'Alliance, ce qui est également inscrit dans d'autres documents internationaux qui "définissent la sécurité en Europe", notamment l'Acte final d'Helsinki et la Charte de Paris de 1990.

Renforcement de la présence militaire de l’Otan

Sur fond de tensions autour de l’Ukraine, l’Otan continue de renforcer sa présence militaire en Europe de l’Est, le long des frontières russes, accusant la Russie d’"actions agressives" et de planification d’une attaque contre l’Ukraine.
Environ 8.500 soldats américains ont rejoint la Roumanie, la Pologne et les pays baltes ces dernières semaines. Ils s'ajoutent aux quelque 80.000 soldats américains déjà stationnés en Europe, que ce soit sur une base permanente ou par rotation. En outre, la vice-Présidente américaine Kamala Harris a menacé le 19 février de renforcer encore davantage les forces de l'Otan dans l'est de l'Europe en cas d'"attaque russe" contre l'Ukraine.
Ces déclarations à plusieurs reprises ont été démenties par Moscou qui dénonce une "hystérie informationnelle" des autorités et médias occidentaux et qui les qualifie de prétextes pour envoyer toujours plus de matériel militaire au plus près de la frontière russe. Même Kiev appelle les pays occidentaux à cesser de semer la panique.
En tant que solution à l’escalade des tensions autour de l’Ukraine, la Russie a publié fin 2021 des projets de traités à signer avec les États-Unis et avec l'Otan sur les garanties de sécurité en Europe. Ces documents visent à empêcher tout nouvel élargissement de l’Alliance atlantique à l’Europe de l’Est et de nouvelles bases militaires américaines.
Les États-Unis ont répondu par la négative aux propositions clés de Moscou. Selon Sergueï Lavrov, cette réponse ne peut pas satisfaire Moscou qui prône l'engagement pris notamment par les États-Unis au sein de l'OSCE sur l'inadmissibilité d’assurer sa propre sécurité au détriment de celle des autres. Le 14 février, Vladimir Poutine a qualifié d'"interminable et de très dangereuse" l'expansion de l'Otan vers l'est aux dépens des républiques post-soviétiques, dont l'Ukraine.
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