Le Royaume-Uni a remis une pièce dans la machine. La livraison de missiles de longue portée Storm Shadow à Kiev n’aiderait pas à apaiser la situation en Ukraine et constitue au contraire une geste "extrêmement hostile" de la part de Londres, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.
"Nous considérons cette décision comme une nouvelle manœuvre extrêmement hostile de Londres, visant à gonfler davantage l'Ukraine avec des armes et conduisant à une grave escalade. Le transfert de missiles à longue portée de haute précision à Kiev confirme clairement le niveau sans précédent d'implication du Royaume-Uni dans le conflit", écrit ainsi le ministère dans un communiqué.
Moscou redoute que ces nouvelles livraisons ne fassent franchir au conflit "un nouveau niveau en termes de destruction et de pertes de vies humaines". La Russie se réserve en outre le droit de "prendre toutes les mesures nécessaires pour neutraliser" ces nouvelles menaces, ajoute encore la diplomatie russe.
Pas opérationnels tout de suite
Ce 11 mai, Londres avait confirmé transférer des missiles de croisière à longue portée Storm Shadow à Kiev. Ces munitions, d’une portée de 250 à 300 km ne devraient cependant pas être utilisables immédiatement. Elles ont en effet été conçues pour être tirées depuis un avion et peu d’appareils sont capables de les transporter aujourd’hui, comme l’expliquait récemment à TF1 Marc Chassilian, ingénieur et expert en système d'armes.
"Il n'est, pour l'instant, qualifié que sur quatre appareils: le Rafale, le Mirage 2000, le Tornado et le Tyfoon. Pour pouvoir tirer un missile à partir d'un avion pour lequel il n'a pas été spécialement conçu, il va falloir effectuer un certain nombre d'adaptations sur l'appareil", déclarait-il ainsi.
Londres songeait à livrer des missiles de longue portée à Kiev depuis plusieurs mois déjà. En février, le Times révélait que de telles armes pourraient servir à frapper la Crimée. Une manœuvre qui pourrait être considérée par Moscou comme une agression de la part du Royaume-Uni et constituer un tournant dans le conflit, comme le confiait à Sputnik Sergueï Tsékov, sénateur de Crimée.