L’Afrique doit pouvoir peser de tout son poids sur le dossier soudanais. L’Union africaine (UA) a notamment un rôle diplomatique à jouer pour faire cesser les combats, a déclaré à TV5 Monde Azali Assoumani, qui dirige actuellement l’organisation.
Celui qui est aussi Président des Comores a affirmé avoir discuté avec les deux belligérants, le général Abdel Fattah al-Bourhane, à la tête de l'armée, et son numéro deux, Mohamed Hamdane Daglo (dit "Hemedti", leader des Forces de soutien rapide, ou FSR). Le responsable a assuré que l’aide d’autres parties, comme la Ligue arabe, était la bienvenue, mais que l’Union africaine devait anticiper.
"J’en ai discuté avec les deux belligérants, nous nous sommes mis d’accord: un problème africain doit être résolu par des Africains. On ne peut pas empêcher ceux qui sont disponibles pour aider […] Mais l’Union africaine doit prendre les devants. La priorité, c’est la trêve pour organiser un couloir humanitaire et sauver des vies humaines", a ainsi expliqué Azali Assoumani.
Le responsable a notamment salué les propositions d’assistance des Émirats arabes unis, qui se sont dits prêts à livrer du matériel pour faciliter les évacuations. Le président de l’Union africaine a également déclaré multiplier les contacts avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) afin de trouver une sortie de crise.
Le Soudan sous tension
Malgré l’instauration d’une trêve censée durer jusqu’au 11 mai, les combats se poursuivent au Soudan, entre les Forces de soutien rapide et l’armée régulière.
La situation est particulièrement tendue à Khartoum, où certains craignent de voir exploser une crise humanitaire. La majorité des hôpitaux est en effet hors service et les équipes de secours ne sont pas en mesure de soigner les blessés ou d’enterrer les cadavres, confiaient récemment des témoins à Sputnik.
La société de télécommunications MTN, l’une des plus grandes en Afrique, a par ailleurs été sujette à une panne de réseau complète, début mai.
Côté diplomatie, les deux belligérants se sont rencontrés en Arabie saoudite, ce 6 mai. D’autres puissances régionales, comme l’Égypte et le Tchad, essaient également de coordonner leurs efforts pour mettre fin aux combats. L’Onu semble pour sa part en délicatesse et a même été récemment huée à Port-Soudan par des manifestants qui reprochent à l’Occident d’être à l’origine de la crise.