La dédollarisation de l’économie mondiale est en marche, et le dollar finira par céder sa place à une autre devise internationale, a déclaré le représentant permanent de la Russie à l’Onu dans une interview accordée à Sputnik.
Le fait que divers pays passent à des transactions en devises nationales "reflète leur intention de se débarrasser de la dépendance au dollar", a précisé Vassili Nebenzia.
Refusant de faire des prévisions quant à la fin de la domination de la monnaie américaine, il a noté que cela arrivera inexorablement:
"À différentes époques, nous avons observé [des moments où, ndlr] diverses devises jouaient les rôles de monnaies internationales aux XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Au XXe siècle, ce rôle a été attribué au dollar. Mais comme vous le voyez, rien n’est éternel, et le dollar sera remplacé un jour par une autre monnaie plus sûre", a expliqué M.Nebenzia.
De plus, visée par les sanctions, la Russie ne peut pas compter sur le dollar comme monnaie internationale, tout comme d’autres pays aussi sanctionnés.
Pour conclure, cette tendance vers la dédollarisation est naturelle et objective, a estimé le diplomate russe à l’Onu. Elle provient du système des relations économiques et financières mondiales, et du développement économique qui tend à entraver cette dépendance au dollar.
Un faux multilatéralisme
Le clivage avec l’Occident se fait également sentir dans la question de la multipolarité. Pour M.Nebenzia, les Occidentaux essayent de faire passer l’ordre basé sur les règles d’un groupe à part entière pour du multilatéralisme.
"Ceux qui prennent ces décisions sont considérés comme des démocrates. Alors que ceux qui les réfutent et qui ont leurs propres opinions indépendantes et autonomes sont accusés d’autocratie", a-t-il martelé.
De ce côté, l’Onu est dans une certaine mesure victime de la crise globale des relations internationales, résume le représentant permanent de la Russie. Ces dernières années, l’organisation vit des temps difficiles sur fond de tentatives de diluer les fondements des relations interétatiques. Même le mode de prise de décision a changé, a noté Vassili Nebenzia. Malgré cette situation, il faut garder l’Onu "quoi qu’il en coûte".