Un caillou pas comme les autres. Le diamant Cullinan I, parfois surnommé la Grande Étoile d'Afrique, fait l’objet d’une nouvelle polémique. Extraite d’une mine sud-africaine en 1905, la pierre précieuse est aujourd’hui en possession de la couronne britannique, mais certains militants africains souhaiteraient le voir revenir au pays.
Une pétition a même été lancée pour que le diamant de 530 carats soit restitué. Postée par l’avocat Mothusi Kamanga, elle a déjà recueilli 8.000 signatures. Le retour du Cullinan I serait une nouvelle étape du processus de décolonisation, qui ne s’arrête pas à la lutte pour les libertés fondamentales, comme l’explique l’auteur de la revendication.
"Le diamant doit venir en Afrique du Sud. Il doit être un signe de notre fierté, de notre héritage et de notre culture. Je pense que de manière générale, les Africains commencent à réaliser que la décolonisation, ce n'est pas seulement l’octroi de certains droits et libertés, mais c'est aussi la restitution de ce qui nous a été exproprié", déclare-t-il ainsi à l'agence de presse Reuters.
Le Cullinan I avait été offert au roi Edouard VII par le gouvernement du la colonie du Transvaal, en 1907. Il orne aujourd’hui le sceptre des monarques britanniques. Il a longtemps été le plus gros diamant taillé du monde, avant d’être dépassé par le Golden Jubilee en 1985.
Restitutions en pagaille
Les demandes de restitutions de la part des anciennes colonies se sont multipliées ces derniers mois, avec plus ou moins de succès. Fin avril, la Finlande avait par exemple rendu à la Namibie les fragments d’une pierre sacrée volés par un missionnaire, au XIXe siècle.
L’Égypte est sûrement la nation la plus en pointe sur le sujet. En janvier, les pays des pharaons avait notamment obtenu la restitution d’un des plus grands sarcophages en bois de son histoire, de la part d’un musée américain.
Le Caire souhaiterait désormais le retour de la fameuse pierre de Rosette, grâce à laquelle l’égyptologue français Jean-FrançoisChampollion déchiffra les hiéroglyphes. Celle-ci se trouve désormais au British Museum. Le fantasque Zahi Hawass, ancien ministre égyptien des Antiquités, a lancé une pétition pour réclamer sa restitution.