Les classiques du répertoire soviétique ne passent jamais de mode. Popularisés par les Chœurs de l'Armée Rouge, les chants de la Seconde Guerre mondiale font aujourd’hui fi des frontières. Le festival Road to Yalta en fournit un bel exemple, en accueillant cette année une cinquantaine de chanteurs et chanteuses étrangers, qui reprennent les classiques soviétiques dans leur langue natale.
Des chanteurs venus d'Algérie, du Zimbabwe, d'Inde, de Chine, mais aussi de France et des Etats-Unis, sont déjà montés sur scène, accompagnés d’artistes russes comme Ekaterina Gousseva, le baryton Vasily Gerello ou la figure de la pop russe Yaroslav Sumishevskiy, rapporte le site du festival. Leurs prestations ont été appréciées par un jury qui a finalement retenu une quinzaine de prétendants, lesquels s’affronteront dans une grande finale ce 2 mai, au palais d'État du Kremlin.
L’édition 2022 avait couronné l’Équatorienne Karen Lisbeth Sosa Limones, pour sa reprise en espagnol de Lioubimiy Gorod ("Ville bien-aimée", en russe). Une chanson mondialement connue, déjà interprétée par exemple par Till Lindemann, chanteur de l’emblématique groupe allemand Rammstein.
Des histoires édifiantes
Les participants ne se contentent d’ailleurs pas de chanter mais apportent dans leurs valises des histoires poignantes, à propos d’ancêtres ayant participé au deuxième conflit mondial. Le grand-père du chanteur canadien Frederic Afandiev, lauréat en 2021, avait ainsi pris part aux combats et brûlé un char en Pologne en mars 1945.
La grand-mère du Français Guillaume Rat avait pour sa part fait passer des documents secrets à la Résistance. Les grands-parents de l'Israélien Linor Gauman ont survécu à l'Holocauste, un de ses grands-pères a même combattu dans l'Armée rouge.
La finale sera retransmise à Yalta, capitale de la Crimée, sur un écran géant ainsi que sur la chaîne russe Rossiya 1. Des dizaines de millions de téléspectateurs de différents pays ont déjà suivi les précédentes éditions, à la télévision ou sur Internet.