Au Soudan, l'aide humanitaire envoyée par l'Onu est pillée à grande échelle

Les missions onusiennes au Soudan se voient dans l'incapacité de distribuer normalement de l'aide humanitaire en plein conflit armé. En effet, les entrepôts de plusieurs institutions de l'Onu ont été pillés, explique l'émissaire des Nations unies dans ce pays plongé dans le chaos.
Sputnik
"Une grande partie de l'aide humanitaire que nous avions en stock a été pillée", a déclaré à Sky News, une chaîne de télévision basée à Londres, Volker Perthes, l'émissaire de l'Onu au Soudan.

"Tous les entrepôts du PAM [Programme alimentaire mondial], de la HCR [Agence des Nations unies pour les réfugiés] et d'autres au Darfour ont été pillés. Les véhicules des agences humanitaires ont été pillés", a-t-il ajouté.

Selon lui, le PAM a perdu environ 4.000 tonnes de biens humanitaires et ne peut donc plus rien distribuer.

Des employés onusiens menacés

Le personnel de l'Onu impliqué dans la mission a également été confronté à des dangers extrêmes, a déclaré M.Perthes. Certains ont été chassés de leurs logis par des combattants armés qui y ont pris position, et des maisons ont été cambriolées.
Au cours de la première semaine des combats, en cours depuis le 15 avril, trois membres du personnel du PAM ont été tués dans le nord du Darfour et, par conséquent, le PAM a suspendu toutes ses opérations dans le pays, a expliqué le responsable.
Pour reprendre les activités humanitaires, un cessez-le-feu durable est nécessaire, a-t-il fait ressortir.
Le Programme alimentaire mondial de l’Onu a cependant annoncé ce lundi la levée immédiate de la suspension de ses activités dans le pays. Celle-ci avait été décidée le lendemain du déclenchement du conflit, le 15 avril, et la mort de trois de ses employés.

Un conflit qui bat son plein

Le Soudan est plongé dans le chaos depuis le 15 avril. Une lutte de pouvoir sanglante est en cours entre le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, et son numéro deux, Mohamed Hamdane Daglo, qui dirige les Forces de soutien rapide (FSR).

Les combats ont fait au moins 528 morts et 4.599 blessés, selon le ministère de la Santé. Il s'agit d'un bilan très sous-estimé tant les corps qui jonchent les rues sont inaccessibles et donc impossibles à recenser, relate l'AFP.

Des dizaines de milliers de Soudanais mais aussi d'étrangers ou de réfugiés installés au Soudan ont fui vers l'Égypte, l'Éthiopie, le Tchad ou le Soudan du Sud, tandis que plusieurs capitales étrangères continuent d'évacuer des centaines de leurs ressortissants.
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