Moscou n’exclut pas la levée du moratoire sur le déploiement de missiles intermédiaires

Les "programmes militaires déstabilisateurs" des États-Unis et de leurs alliés fragilisent le moratoire unilatéral russe sur le déploiement de missiles à portée intermédiaire, selon un haut diplomate russe.
Sputnik
La Russie pourrait lever son moratoire sur le déploiement au sol de missiles à portée intermédiaire et plus courte suite aux actions des États-Unis, notamment dans la région Asie-Pacifique, estime Vladimir Iermakov, directeur du département de la non-prolifération et du contrôle des armements au ministère russe des Affaires étrangères.
"En ce qui concerne les missiles de fabrication américaine qui pourraient apparaître potentiellement en Asie-Pacifique, territoire japonais compris, leur vitesse n’est pas l’unique critère, dont nous tiendrons compte. Leur portée est non moins importante", a-t-il signalé à un média russe.
La volonté de la Russie de se tenir à son moratoire unilatéral sur le déploiement dans telle ou telle région de missiles à portée intermédiaire et plus courte portée basés au sol dépend notamment, selon lui, de leur portée de destruction.

"On peut affirmer avec certitude dès à présent que les programmes militaires déstabilisateurs des États-Unis et de leurs alliés fragilisent notre moratoire. Cela concerne aussi bien l’Asie-Pacifique que l’Europe", a déclaré le diplomate.

Fin du traité FNI

Le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (traité FNI) avait été signé le 8 décembre 1987 à Washington par le Président américain Ronald Reagan et le secrétaire général du Comité central du PCUS Mikhaïl Gorbatchev.
Il prévoit l’élimination de tous les missiles de croisière et balistiques à charge conventionnelle ou nucléaire lancés depuis le sol et ayant une portée comprise entre 500 et 5.500 kilomètres.
Le 1er février 2019, les États-Unis s’en étaient retirés unilatéralement. Le lendemain, la Russie avait suspendu à son tour sa participation au traité.
Celui-ci avait pris fin le 2 août 2019 alors que les États-Unis avaient officialisé leur sortie.
En septembre 2019, Vladimir Poutine avait envoyé à plusieurs pays de l’Otan la proposition d’installer un moratoire sur le déploiement en Europe et dans d’autres régions de missiles de portée intermédiaire. Les États-Unis ont rejeté de fait cette initiative.
Discuter