Un différend a éclaté entre les sociétés d'armement Krauss-Maffei Wegmann (KMW) et Rheinmetall au sujet des droits d'auteur du char Leopard, rapporte le journal suisse Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Ce char avait récemment attiré l’attention internationale en raison de sa livraison à l’Ukraine.
La société basée à Munich veut interdire à Rheinmetall de prétendre détenir les droits sur le Leopard jusqu'à la version 2A4 incluse.
L’étincelle qui a mis le feu aux poudres a été une interview du patron de Rheinmetall Armin Papperger accordée à la NZZ dans laquelle il a revendiqué les droits de son entreprise sur le Leopard.
"Nous avons construit un millier de Leopard 2A4 sur la base de notre propre propriété intellectuelle", a-t-il déclaré.
KMW a jugé que ces déclarations étaient "des allégations factuelles fausses et trompeuses qui violent ses droits".
Selon la NZZ, le 2 mai, Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall se rencontreront devant le tribunal de district de Munich I.
Partenariat et concurrence
KMW et Rheinmetall sont partenaires d'une part et concurrents de l'autre. Le Leopard 2 a été développé par KMW, mais comme il est d'usage pour les projets de cette ampleur, de nombreuses entreprises sont impliquées dans la production du Leopard 2. Rheinmetall lui a apporté le canon, les munitions, le système de conduite de tir et le système de guidage.
Plus encore, le site Web de la société Rheinmetall stipule: "Le Leopard 2 de Krauss-Maffei Wegmann (KMW) est le char de combat principal le plus puissant au monde et en même temps le système d'arme avec la plus grande distribution internationale."
La propriété attribuée par un office de la Bundeswehr
En outre, la NZZ est en possession d’un document de 1995 émis par l’Office fédéral des équipements, des technologies de l'information et du soutien en service de la Bundeswehr qui détaille l’appartenance des droits des différents composants du char.
"Cela concerne essentiellement la coque et la tourelle (Krauss-Maffei Wegmann), le canon (Rheinmetall), la transmission (Renk), la motorisation (MTU). L’Office indique cependant que la propriété intellectuelle de l’ensemble du système appartient à KMW", précise la NZZ.