Le Zimbabwe songe à une monnaie numérique adossée sur l’or

En difficulté avec sa devise depuis des années, le Zimbabwe souhaite créer une monnaie numérique basée sur l’or pour stabiliser son économie.
Sputnik
Le Zimbabwe prend le train des actifs numériques. La Banque de réserve du Zimbabwe (RBZ) se prépare en effet à lancer une monnaie numérique adossée sur l’or, rapporte le Sunday Mail.
Cette devise pourra être échangée légalement contre des dollars zimbabwéens, pour se protéger contre la volatilité des taux de change. La saison de commercialisation du tabac, ouverte en mars, a en effet entraîné des attentes sur l’arrivée de devises étrangères. Les taux de change s’envolent, alors que beaucoup cherchent à échanger leur dollar zimbabwéen contre des monnaies étrangères, ce qui fragilise la devise nationale.
Pour sécuriser les investissements et l’épargne, le gouvernement émet donc des pièces d’or, les fameuses Mosi-oa-Tunya. Une alternative numérique sera désormais aussi disponible, pour protéger les plus modestes et ne laisser "personne derrière", comme l’explique au Sunday Mail John Mangudya, gouverneur de la RBZ.
"La demande de devises étrangères, en plus d’être motivée par la nécessité d’importer des biens et des services, est aussi considérée comme une réserve de valeur. Toute personne possédant de la monnaie locale voudra la convertir en monnaie étrangère. Nous répondons à cela en augmentant le nombre de pièces d’or […] Nous allons aussi introduire des jetons numériques, afin que ceux qui possèdent de faibles quantités de monnaie locale puissent acheter de l’or", déclare-t-il.

Des problèmes récurrents

Confronté à une dépréciation sans précédent, Harare avait abandonné le dollar zimbabwéen en 2009, le remplaçant pour un temps par le dollar américain. La devise nationale avait finalement été réintroduite en 2019, mais l’hyperinflation actuelle pousse le gouvernement à chercher des alternatives, comme le recours à l’or.
Les pièces d’or Mosi-oa-Tunya avaient ainsi été créées en 2022, pouvant être utilisées comme monnaie d’échange.
Côté agriculture, le pays retrouve cependant des couleurs, après des décennies à payer les pots cassés de réformes agraires incohérentes. Le pays a notamment connu des récoltes de blé record en 2022, ce qui pourrait même lui permettre de redevenir exportateur. Même refrain avec le maïs, dont les rendements pourraient bondir de 58% en 2023.
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