La situation au CS de l’Onu fait rêver de multipolarité, dit un ex-chef de la diplomatie de la RDC

Washington viole les principes internationaux en empêchant aux diplomates russes de se rendre au Conseil de sécurité de l’Onu que Moscou préside en avril, déclare à Sputnik Léonard She Okitundu, ministre honoraire des AE de la RDC. Il dénonce aussi le fait que l’Afrique peine à obtenir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité.
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Une fois de plus, les représentants de Moscou sont empêchés d’assister à des évènements d’organisations internationales dont la Russie fait partie. En ce mois d’avril, c’est le cas du Conseil de sécurité de l’Onu, présidé par la Russie.
Certains membres de sa délégation n’ont toujours pas reçu leurs visas, l’accueil de l’avion de Sergueï Lavrov n’est pas encore approuvé. Pour un ancien ministre des Affaires étrangères de RDC, interrogé par Sputnik Afrique, cette attitude représente "un geste inamical" et "conventionnellement inacceptable" et sape les règles internationales.
"En effet, ce refus empêche ce diplomate de haut rang d’exercer ses responsabilités internationales éminentes dans le concert des nations. C’est une violation caractérisée des principes régissant les relations internationales", a martelé Léonard She Okitundu.
Par ailleurs, il rappelle que "le refus de visa ne peut être envisagé qu’à l’encontre d’un membre de la délégation ayant commis un acte manifestement répréhensible". Or rien n’a été imputé aux responsables en question.
"Le cas sous examen relève d’une entorse flagrante aux règles et principes devant présider au fonctionnement de l’Onu ainsi qu’aux relations harmonieuses entre les nations membres de cette précieuse Organisation", peste l’ancien chef honoraire de la diplomatie congolaise.

Délocaliser le siège l’Onu en Afrique?

Réagissant à l’hypothèse de transférer le siège des Nations unies, évoquée par le représentant permanent adjoint russe auprès des Nations unies Dmitri Polianski, M.She Okitundu s’est montré peu convaincu.
La délocalisation "emporterait difficilement la volonté de la majorité des États membres pour des raisons à la fois diplomatique, financière, logistique et sécuritaire", a-t-il noté.
L’Afrique "peine déjà à décrocher, en perspective de la réforme du Conseil de Sécurité, un siège de membre permanent, au sein de cet organe, doté d’un droit de veto, de sorte qu’elle ne saurait, dans le cadre du rapport des forces en présence et de la situation générale actuelle du Continent, se permettre de se lancer dans la revendication de la délocalisation du siège de l’Organisation des Nations unies".

Le besoin d’un monde multipolaire

La situation qui prévaut actuellement au sein du Conseil de sécurité de l’Onu révèle "l’impérieuse nécessité d’une sérieuse réflexion sur l’avènement d’un nouvel ordre multipolaire", a ajouté l’ancien ministre honoraire des Affaires étrangères de la RDC".
Selon lui, il est temps pour le Sud global, "au besoin sous le leadership des BRICS", de réaliser des efforts visant à faire apparaître cette multipolarité "pour la défense et la préservation de ses intérêts fondamentaux".
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