Les drôles de magouilles de la République tchèque pour envoyer des chars marocains en Ukraine ne sont pas du goût de Moscou. Prague a en effet saisi un lot de blindés marocains en réparation sur son territoire pour l’envoyer sur le front ukrainien, a affirmé Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
"Le Maroc avait signé un contrat avec la société tchèque Excalibur Army pour moderniser un lot de 130 chars T-72B acquis en 1999-2001. Après avoir effectué les travaux correspondants, 56 chars ont été restitués au Royaume. Les 74 blindés restants ont été expropriés par la partie tchèque pour un transfert ultérieur vers la zone de combat en Ukraine. Les Marocains ont été essentiellement mis devant le fait accompli", a-t-elle ainsi expliqué.
Une manœuvre qui a également lésé la Biélorussie, qui avait vendu ce lot de tanks à Rabat avec l’assurance que certaines pièces ne seraient pas transférées vers un pays tiers sans consentement du fournisseur.
Les agissements de Prague bafouent donc allégrement les règles du droit international, a souligné la porte-parole de la diplomatie russe, qui a fustigé l’hostilité des autorités tchèques à l’égard de Moscou.
"Nous considérons ce cas flagrant comme une nouvelle preuve de la voie antirusse suivie par les autorités tchèques. Prague n'hésite pas à violer les normes du droit international qui régissent le commerce des armes et à saisir les biens d'autrui", a ainsi déclaré Maria Zakharova.
Base arrière
La porte-parole de la diplomatie russe a par ailleurs déploré que la République tchèque soit devenue "l’un des principaux sites de production, de réparation et de modernisation" des équipements militaires envoyés à Kiev.
Le pays reste également un fournisseur conséquent d’armements pour Kiev. Prague a ainsi envoyé pour environ 2 milliards de dollars d'armes et d'équipements d'entreprises tchèques en 2022, dont environ 95% étaient des livraisons commerciales, avait déclaré le vice-ministre tchèque de la Défense, Tomasz Kopechny, en novembre dernier.
L’un dans l’autre, la République tchèque consacre ainsi 0,24% de son PIB à l’Ukraine, contre 0,23% pour les États-Unis, rapportait récemment le portail de statistiques Statista.