L’Algérie a remporté son bras de fer avec la France au sujet du manuscrit d’Abdelkader. Ce livre rare, datant du XVIIe siècle et passé par les mains du célèbre héros algérien, devait en effet être vendu aux enchères en France, qui l’avait saisi durant la colonisation. Mais Alger a finalement obtenu sa restitution, s’est félicité le ministère algérien des Affaires étrangères.
La vente aux enchères a en effet été annulée, grâce à la mobilisation des autorités mais aussi de la diaspora algérienne en France, qui souhaitaient voir le manuscrit revenir au bercail. Ce succès a été salué par Alger, qui a rappelé l’importance de rapatrier de tels trésors nationaux.
"Les autorités algériennes apprécient hautement ce sursaut patriotique honorant les membres de notre communauté à l’étranger […] La récupération de ce manuscrit et son rapatriement s’inscrivent dans le cadre des efforts inlassables que les plus hautes autorités du pays n’ont eu de cesse de déployer, en vue de récupérer tout le patrimoine algérien spolié, par souci de préserver et de sauvegarder la mémoire nationale", déclare ainsi le ministère dans son communiqué.
Le manuscrit, écrit en langue arabe, a été réalisé en 1659. Il avait été saisi chez l’un des disciples d’Abdelkader en 1842 lors d’un raid, puis ramené en France par le lieutenant Blanry, officier de l'armée d'Afrique.
Restitutions des objets volés
La restitution des œuvres pillées durant la période coloniale est devenue un sujet de débats dans plusieurs pays d’Afrique.
L’Égypte a notamment fait entendre sa voix à plusieurs reprises sur la question. En janvier, les États-Unis avaient ainsi rendu au Caire l’un des plus grands sarcophages en bois jamais découvert, datant de la Basse époque pharaonique. L’Irlande en avait fait de même en décembre, restituant également un sarcophage ainsi que des restes de momies.
Le Caire souhaite désormais que lui soit rendue la célèbre pierre de Rosette, grâce à laquelle l’égyptologue français Jean-François Champollion déchiffra les hiéroglyphes. Ce trésor, ramené en France après l’expédition de Napoléon en Égypte, se trouve aujourd’hui au British Museum. Une pétition pour la rapatrier a recueilli plus de 110.000 signatures