Le ministre indien du Commerce et de l'Industrie Piyush Goyal a révélé vendredi 31 mars une nouvelle politique de commerce extérieur pour 2023 qui entre en vigueur ce 1er avril.
Les paiements en roupies sont devenus l’idée maîtresse de la politique plus large de New Delhi visant à assurer un statut mondial à la monnaie et à lui permettre d'être utilisée pour les règlements dans les échanges internationaux.
Les décideurs indiens ont récemment pris plusieurs mesures pour abandonner le billet vert au profit des roubles et des roupies dans le commerce avec la Russie.
L’Inde est passée progressivement à un mécanisme de paiement en roupies pour les importations de brut iranien. La Malaisie a récemment accepté de régler son commerce avec l'Inde en utilisant la roupie.
Se protéger contre le diktat étranger
Dans le même temps, le groupe des BRICS, dont l’Inde fait partie, envisage le lancement d’une monnaie commune qui pourrait remplacer le dollar.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait savoir fin janvier à l’issue de ses négociations avec le Président angolais Joao Lourenço que la création de cette monnaie commune serait évoquée dans le cadre du sommet programmé pour août en Afrique du Sud.
Les pays des BRICS "souhaitent créer leurs propres mécanismes garantissant un développement stable et protégé contre le diktat étranger".
La dédollarisation bat son plein, et pas seulement en Inde. Ainsi, la Chine et le Brésil ont signé fin mars un accord commercial pour faciliter les échanges en yuans dans plusieurs secteurs.
Le Président russe a d’ailleurs soutenu ces stratégies, encourageant les pays africains à se tourner vers le yuan. La Russie va elle-même accentuer sa position en la matière. Deux tiers du commerce russo-chinois se font déjà en roubles et en yuans.