Une preuve de plus que l’Otan repose essentiellement sur les épaules américaines. Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, a admis que les prochaines élections américaines l’inquiétaient. La désignation d’un Président qui tournerait le dos à l’Otan serait un coup terrible pour les États européens, a déclaré le responsable au Welt.
"Si un Président américain prenant ses distances avec l’Otan et l’Europe était porté à la Maison Blanche, nous aurions des problèmes qui sont actuellement difficiles à imaginer", a ainsi déclaré le ministre allemand.
Si ce nouveau Président réduisait l'activité américaine dans l’Otan, l’Europe devrait alors compenser ce manque en fournissant des efforts "en plus de ce que nous faisons aujourd’hui", a souligné Boris Pistorius. Ce scénario serait "le pire des cas", a avoué le ministre.
Trump dans le viseur
Un discours qui fait implicitement référence à la position de certains républicains, particulièrement de Donald Trump, sur l’Otan et le dossier ukrainien. L’ancien dirigeant américain est en effet très critique des actuelles manœuvres de Washington en Ukraine. Début mars, il avait encore notifié qu’il "mettrait fin au conflit en un jour" s’il était réélu en 2024, mentionnant des pourparlers avec la Russie.
L’ex-dirigeant US, qui avait annoncé mi-novembre qu’il serait bien candidat en 2024, a d’ailleurs déclaré que le conflit pourrait s’aggraver d’ici là, déplorant d’avoir à attendre encore un an et demi pour que les choses bougent.
M.Trump est en outre connu pour ses positions très tranchées sur l’Otan. En 2017, il avait ainsi qualifié l’Alliance d’"obsolète", soulignant qu’elle avait été conçue "il y a des années et des années" et ne correspondait plus forcément aux attentes du monde moderne.
Donald Trump avait aussi critiqué à plusieurs reprises la faible participation des autres pays membres, déplorant que peu d’entre eux consacrent 2% de PIB aux dépenses militaires, objectif fixé par l’Otan.
La route vers un second mandat risque néanmoins d’être semée d’embuches pour l’ancien gouvernant. Ce 30 mars, Donald Trump a en effet été inculpé au pénal, dans l'affaire Stormy Daniels. Il est accusé d’avoir versé des pots-de-vin à l’actrice pornographique, pour acheter son silence après avoir passé une nuit avec elle. La comptabilité de l'entreprise familiale Trump Organization aurait été falsifiée pour cacher ces versements.