Paris ne doit adresser de reproches qu’à lui-même concernant sa perte d’influence en Afrique et ne pas faire porter le chapeau à d’autres pays, estime l’ambassadeur itinérant et chef du secrétariat de la conférence Russie-Afrique, Oleg Ozerov.
Le Quai d’Orsay avait précédemment accusé la Russie de mener une "politique néocoloniale" en Afrique, en réponse à une critique émanant de la diplomatie russe.
"C’est une question à poser aux Français. Au lieu de déclarer l’abandon des ambitions impérialistes et de rejeter la responsabilité sur d’autres pays, il leur faut prendre des mesures économiques et politiques à même de persuader les partenaires que la France a, en effet, révisé son attitude envers le continent africain et considère ces pays comme des partenaires égaux", a signalé M.Ozerov.
Perte de positions depuis les années 1990
Selon lui, ce que nous observons à l’heure actuelle n’est peut-être pas "un accord final, mais la poursuite des processus en cours depuis la fin du XXe siècle".
"En France, la propagande bat son plein. La Russie est accusée d’être coupable de la perte de positions [par la France, ndlr] en Afrique. En réalité, il s’agit d’une tentative de se défausser. La France a commencé à perdre ses positions en Afrique depuis très longtemps, depuis la fin des années 1990. La France a alors commencé à réduire sa présence, à la modifier et à se concentrer sur certains pays. Cela, suite à la perte par la France de son rôle, de son influence, de son poids et de son prestige", a analysé le diplomate.
Il a rappelé que Paris avait joué un rôle majeur dans la destruction de la Libye, ce qui avait ouvert l’accès au Sahel à des hordes d’extrémistes et de terroristes, déstabilisant la situation.
Entrée en force de la Russie
M.Ozerov a indiqué que la France n’était pas parvenue à maîtriser la situation et qu’alors les pays de la région s’étaient vus obligés de s’adresser à la Russie.
"Grâce à la Russie, la situation a été d’abord stabilisée en Centrafrique, puis au Mali. Les Africains se sont adressés à la Russie non pas pour nuire à la France, mais pour régler leurs problèmes sécuritaires. La Russie a fait ses preuves", a conclu le diplomate.
En ce qui concerne la tournée africaine d’Emmanuel Macron, entreprise début mars afin de redorer le blason de son pays sur le continent noir, elle a tourné au fiasco. Selon le site marocain d’information Médias 24, tout indique qu’il n’a pas obtenu le résultat escompté.