Les pans du voile se lèvent peu à peu. Après les premières révélations du journaliste Seymour Hersh, c’est le quotidien britannique Times qui révèle de nouveau indices concernant le sabotage des Nord Stream, en pointant notamment du doigt les pays scandinaves.
Selon le journal, le navire danois P524 Nymfen, qui suit le mouvement des navires russes, a ainsi dévié de sa route subitement en septembre dernier. Pour la première fois depuis des années, il a contourné l’île de Bornholm et s’est retrouvé dans une zone avoisinant les gazoducs, quatre jours avant les explosions. Le bâtiment s’est arrêté pendant une demi-heure, éteignant ses transpondeurs et disparaissant des systèmes de suivi internationaux.
Quelques minutes plus tard, un avion d'observation de l'armée de l'air suédoise a commencé à tourner à proximité. Un navire patrouilleur suédois a également été aperçu, selon le Times.
"Il semble que ce vaisseau d'observation danois n’ait pas tourné autour du site de l'explosion pour rien", a déclaré au Times l’ancien officier du renseignement danois Jacob Kaarsbo.
C’est le chercheur danois indépendant Oliver Alexander qui a le premier soulevé ce lièvre, avant que le Times ne confirme en s’appuyant sur les données de la base de suivi des navires, Marine Traffic.
Révélations de Seymour Hersh
De nouvelles révélations sur le sort des Nord Stream sont apparues ces derniers mois, apportées notamment par le fameux journaliste américain Seymour Hersh. Ce dernier a accusé des plongeurs américains d’avoir posé des explosifs sur les gazoducs, en marge des exercices militaires BALTOPS 22. Ces individus auraient reçu le soutien de spécialistes norvégiens. Les charges auraient été activées plus tard à distance.
Cette version a été confirmée par un autre journaliste, John Dougan. Mi-février, celui-ci avait dévoilé à Sputnik une lettre envoyée par l’un des participants aux exercices. Ce courrier relate notamment l’arrivée d’un groupe de plongeurs américains au large de l'île de Bornholm, au Danemark.
Ces dernières semaines, un autre scénario a été mis en avant dans certains médias occidentaux, expliquant qu’un groupe pro-ukrainien aurait fait sauter les conduits. Une version réfutée par Kiev et mise en cause par Moscou. Selon Seymour Hersh, cette version alternative aurait été montée de toutes pièces par Berlin et les services de renseignement américain, pour crée un contre-feu.