Vraie pomme de discorde ou prétexte tout trouvé à la guerre commerciale? Le cas TikTok continue de jeter une ombre sur les relations sino-américaines. Interrogé par une commission parlementaire, le secrétaire d'État US Antony Blinken a ainsi affirmé que le réseau social constituait bien "une menace pour la sécurité américaine".
Le responsable a expliqué que plusieurs options étaient sur la table, mais que la fin des activités de la plateforme aux États-Unis était la conclusion la plus souhaitable.
"Il faut y mettre fin d'une manière ou d'une autre, et il y a différentes façons de le faire […] Ce qui a été proposé, et même réclamé [par les autorités américaines] c’est le départ de la société mère de TikTok", a-t-il ainsi déclaré devant la commission des affaires étrangères de la Chambre.
Antony Blinken a laissé planer le doute sur une interdiction formelle, rappelant toutefois que l’utilisation du réseau social était déjà interdite au sein des personnels du département d'État.
Pékin dénonce l’absence de preuve
Ces allégations américaines n’ont pas tardé à faire réagir Pékin. Les autorités n’ont jamais demandé à TikTok de récolter des données à l’étranger, a ainsi déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, déplorant que Washington n’étaye pas plus profondément ses accusations.
"Le gouvernement chinois n'a jamais exigé des entreprises et des particuliers qu'ils collectent ou fournissent des renseignements depuis l'étranger en violant les lois locales. Les autorités américaines n'ont encore fourni aucune preuve que TikTok menace la sécurité nationale des États-Unis", a ainsi déclaré l’officiel.
Il a encore appelé les États-Unis à "cesser de faire pression sur les entreprises chinoises sans motif rationnel". Le PDG de TikTok, Shou Zi Chew a pour sa part fustigé une potentielle interdiction de la firme outre-Atlantique, affirmant que cela nuirait aux petites entreprises américaines cherchant à promouvoir leurs produits, en plus de "faire taire les voix de plus de 150 millions d'Américains".
Cet épisode vient encore alimenter le conflit commercial larvé entre les deux pays. Ce 23 mars, l’administration Biden avait d’ailleurs rajouté de l’huile sur le feu, en imposant des restrictions à l’export pour 14 nouvelles entreprises chinoises, dont ECOM International and HK P&W Industry, selon Reuters.