"C’est un événement important et nécessaire pour la consolidation des liens entre les Africains et les Russes", affirme à Radio Sputnik Afrique Kémi Séba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes, concernant la Conférence parlementaire Russie-Afrique qui s’est tenue à Moscou.
Et d’ajouter que "cet événement est également nécessaire pour exprimer ce qui marche bien dans ce partenariat et ce qui doit être amélioré, puisque le but n'est pas simplement de se faire des louanges, les uns les autres, mais aussi de crever l'abcès sur ce que nous estimons être perfectible".
Tout en rappelant qu’il est à la tête d’une ONG qui brasse de larges pans de populations africaines aux quatre coins du continent, Kémi Séba explique qu’il anime, avec d’autres, "un courant de résistance souverainiste qui est obsédé par la volonté de faire entendre la voix de l'autodétermination de la population africaine".
Néanmoins, il précise: "nous cherchons la disparition, l'extinction du néocolonialisme occidental de manière générale, mais par extension du néocolonialisme sous toutes ses formes. Raison pour laquelle il était important de tenir un certain nombre de vérités lors de cet événement et afin que l'on puisse avoir un partenariat encore plus sincère et plus pragmatique avec aussi bien les Russes, que les Iraniens, les Chinois et autres", notamment au sein des BRICS.
Au sujet de la mort présumée de la Françafrique, affirmée en tout cas par les dirigeants français, Kémi Séba estime que "quand quelqu'un veut continuer son travail et ses méfaits sans être inquiété, il fait croire qu'il n'est plus vivant ou qu'il a disparu". Les médias français qui parlent de la fin de la Françafrique "sont le bras médiatique du néocolonialisme français en tant que tel et un des segments du néocolonialisme occidental de manière générale. Donc, il est tout à fait normal qu’ils disent que la Françafrique est terminée".
"Mais nous qui vivons en Afrique, qui luttons âprement contre toute forme de domination, nous pouvons confirmer avec la plus grande fluidité que le néocolonialisme continue violemment et que la Françafrique est toujours présente", précise-t-il.
Et de conclure : "l’irresponsabilité chronique d’un bon nombre de dirigeants africains, qui se complaisent dans ce système de corruption qui les engraisse pendant que leur population meurt de faim, alors que l’Afrique est le continent le plus riche de de la planète", doit cesser.
Retrouvez également dans cette édition:
Birahim Soumaré, ancien ambassadeur et conseiller diplomatique de trois Présidents de la République du Mali, sur les relations russo-maliennes et sur sa vision d'un futur ordre mondial sans domination occidentale
Valentina Matvienko, présidente de la chambre haute du Parlement russe, sur l’indemnisation des conséquences du colonialisme occidental.
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