Donbass. Opération russe

Les pertes ukrainiennes à Artiomovsk se comptent par milliers

Les forces ukrainiennes, qui perdent jusqu'à 11.000 hommes par mois à Artiomovsk, préparent néanmoins une contre-attaque dans la région, a déclaré Evguéni Prigojine, le fondateur du groupe privé de sécurité Wagner.
Sputnik
Malgré sa situation précaire à Artiomovsk (Bakhmout), l’armée ukrainienne compte mener une contre-offensive dans la région. C’est en tout cas ce qu’a déclaré Evguéni Prigojine, le patron de la société militaire privée Wagner, qui a détaillé ce que pourraient être les prochains mouvements des troupes de Kiev.
"Ils se préparent, absolument. Dans la région d’Artiomovsk, les plans des forces armées ukrainiennes se résument aujourd'hui à quatre coups: deux coups tomberont sur les flancs et deux coups traverseront notre groupement. Ils prévoient, bien sûr, de couper le groupement Wagner et de réduire à néant les missions que nous accomplissons à Artiomovsk", a-t-il ainsi déclaré.
Evguéni Prigojine a par ailleurs indiqué que 50.000 soldats ukrainiens étaient stationnés dans la région d’Artiomovsk, dont 12.000 à 20.000 dans la ville même. Il a encore souligné que les pertes ukrainiennes dans le secteur se chiffraient en milliers. "Environ 10 à 11.000 hommes par mois", a-t-il précisé, reprenant les données du ministère russe de la Défense.
Le patron du groupe Wagner est enfin revenu sur les rumeurs annonçant que des millions d’armes avaient été retrouvées dans les mines d’Artiomovsk et de Soledar. Une découverte qu’il a qualifiée de "légende", expliquant que les mines étaient minées et qu’elles avaient surtout servi à stocker des armes avant la révolution soviétique.

Une défense qui interroge

Les forces russes progressent dans la région d’Artiomovsk depuis plusieurs semaines et ont désormais la maîtrise des principaux axes routiers desservant la ville. Les troupes ukrainiennes risquent l’encerclement et leurs stocks de munitions semblent s’épuiser, d’après les témoignages de soldats sur place.
Malgré cet acculement, l’armée ukrainienne continue de s’accrocher. Début mars, le Président ukrainien a même annoncé que des renforts seraient envoyés pour tenir la ville. Une défense coûteuse qui interroge chez les soutiens occidentaux de Kiev, rapportait récemment le Financial Times.
Certains observateurs estiment que l’Ukraine s’accroche à la ville pour gagner du temps et refaire ses réserves. Une stratégie en vue de préparer une offensive printanière, assurait ainsi récemment Oleksandr Syrsky, chef de l’armée de terre ukrainienne.
D’autres insistent sur l’importance de la ville dans le dispositif défensif ukrainien. La chute d’Artiomovsk pourrait en effet permettre à Moscou de mener des offensives dans la profondeur, a expliqué à Sputnik le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.
Ce 14 mars, le commandant en chef des armées ukrainiennes, Valery Zaloujny a lui-même admis qu’Artiomovsk était la "clé" pour maintenir "la stabilité du front" à l’est.
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