La Suisse démantèle 60 de ses systèmes de défense antiaériens Rapier, d’origine britannique, retirés du service fin 2022. Une décision qui divise, certains estimant que ce matériel pourrait être utile à l’Ukraine, écrit l’hebdomadaire NZZ am Sonntag.
Même s’ils sont jugés obsolètes, ils restent opérationnels, estime l’ex-rédacteur en chef de la revue militaire Allgemeine Schweizerische Militarzeitschrift.
Selon lui, ces complexes pourraient encore être utilisés contre des cibles volant à basse altitude telles que des drones, et ils pourraient également être utilisés pour combattre des avions de chasse et des hélicoptères.
La nécessité de mettre hors service une soixantaine de Rapier, achetés dans les années 1980, avait été évoquée en 2020. À l’époque, le gouvernement du pays avait jugé ces armes "incapables de contrer efficacement les menaces aériennes d’aujourd’hui". Elles étaient considérées comme inefficaces contre les avions de combat modernes.
La première partie de ces systèmes a déjà été démantelée, et trois autres devraient suivre, selon le porte-parole de l'armée suisse, Kaj-Gunnar Sievert, cité par NZZ am Sonntag.
Sans demander au Royaume-Uni
Côté politique, des voix se lèvent pour contester cette mise au rebut, poursuit l’hebdomadaire. Selon certains, Berne aurait dû demander à Londres s’il souhaitait les récupérer. Notamment pour les transmettre à Kiev. En effet, les autorités suisses ont adopté en 2006 un décret ordonnant de retourner les armes étrangères, mises hors service, aux pays producteurs.
Cependant, la Suisse a annoncé le 10 mars sa décision d’interdire la réexportation de ses armes aux pays participants à des conflits militaires.
L'armée suisse prévoit d’ailleurs de supprimer progressivement plusieurs autres systèmes d'armes étrangers au cours des prochaines années, dont 248 véhicules blindés de transport de troupes et plus de 100 canons d'artillerie, deux systèmes américains actuellement utilisés en Ukraine.