Donbass. Opération russe

Un haut gradé ukrainien explique pourquoi les forces de Kiev s’accrochent à Artiomovsk

Sur fond de progression continue des forces russes vers Artiomovsk, les troupes de Kiev tentent de toutes leurs forces de ne pas lâcher la ville. Leurs manœuvres visent à donner du temps à l’armée pour se renforcer avant de lancer une offensive au printemps dans une autre zone, a déclaré le chef de l’armée de terre ukrainienne.
Sputnik
Un commandant des forces armées de Kiev prône le maintien d’Artiomovsk (Bakhmout) pour les préparer à contrattaquer.
"Il faut gagner du temps pour accumuler les réserves et lancer une offensive de printemps, qui est imminente", a déclaré Oleksandr Syrsky, chef de l’armée de terre ukrainienne, sur une chaîne Telegram.
L’hypothèse de telles manœuvres avait été suggérée début mars par le conseiller du Président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, auprès du quotidien italien La Stampa. Selon ce dernier, les mouvements militaires devraient débuter d’ici deux mois. Les combats pour Artiomovsk visent à affaiblir l’armée russe, d’après ses dires, tout en permettant aux troupes ukrainiennes de concentrer leurs efforts dans une autre zone.
Entre-temps, les forces de Moscou progressent dans la ville. Certaines unités russes se trouvent déjà à 1,2 kilomètre du centre d’Artiomovsk, a déclaré ce 11 mars le chef de la société de sécurité privée, Evguéni Prigojine.

Artiomovsk sur un fil

La pression russe autour d’Artiomovsk s’est intensifiée ces dernières semaines. Le 6 mars, le Président Zelensky a ordonné à son armée de renforcer la défense de la ville, alors que celle-ci semble sur le point de tomber selon de nombreux observateurs. Des renforts sont arrivés dans la partie ouest de la bourgade.
La prise d’Artiomovsk pourrait ouvrir à la Russie de nouvelles perspectives, lui permettant d’enfoncer en profondeur la ligne de défense ukrainienne, comme l’expliquait récemment le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.
Sur CNN, le Président ukrainien a lui-même admis que la chute de la ville offrirait une "route ouverte" à travers l’est de l’Ukraine aux forces russes, qui pourraient ainsi progresser vers Kramatorsk et Slaviansk.
En revanche, des responsables occidentaux et même certains soldats ukrainiens ont suggéré qu'il serait peut-être plus sage de se retirer, rapporte le Financial Times. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré début mars qu'un retrait ukrainien de la ville ne serait pas un "revers opérationnel ou stratégique". Enfin, le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, a estimé que ce ne serait pas un "tournant". Ce sont des commentaires qui suggèrent qu'ils pourraient tous les deux être en faveur d’un retrait.
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