Joe Biden aura des difficultés à défendre l’augmentation des dépenses militaires dans le cadre de son projet de budget fédéral, estime un analyste politique américain dans une interview accordée à Sputnik.
Le Président des États-Unis a proposé le 9 mars un budget de 6.883 milliards de dollars de dépenses, avec un déficit de 1.846 milliards de dollars, pour l’année fiscale 2024. Quant à la Défense, cette proposition chiffre son poste budgétaire à 842 milliards de dollars, soit une augmentation de 3,2%.
Cette initiative qui semble plaire aux démocrates, "prêts à dépenser plus pour soutenir l’Ukraine", notamment six milliards de dollars, ne devrait pas avoir le même effet auprès des républicains.
"Si l'argent est dépensé pour des projets nécessaires, tels que la mise à niveau de divers systèmes de défense, les républicains y seraient probablement plus favorables", a indiqué Timothy Hagle, professeur de sciences politiques à l'Université de l'Iowa.
De ce fait, "Biden aura du mal à faire passer une telle proposition auprès du Congrès américain, en particulier la Chambre [des représentants], qui est contrôlée par les républicains", a-t-il précisé.
Au service des élites US
D’un autre côté, cette éventuelle répartition des moyens montre que les priorités politiques du pays ne concernent pas la population en général, a estimé Tom Luongo, expert financier et politique, toujours auprès de Sputnik:
"L'administration Biden ne répond qu'en paroles aux besoins du peuple américain. Elle est entièrement concentrée sur le fait d'être les leaders d'une communauté mondiale."
Et d’ajouter qu’"elle méprise ouvertement l'Amérique et ce budget trahit cette position fondamentale".
Interrogé pour savoir si le pays avait réellement besoin de débloquer autant d’argent pour la Défense, le spécialiste a qualifié ces dépenses de superflues. Selon lui, il conviendrait de fermer des bases américaines à l’étranger, de mener "une diplomatie sérieuse, ce qui semble au-delà de la capacité de compréhension de l'administration Biden", pour réduire ce budget militaire de 20%.
L’argent qui resterait pourrait servir au peuple américain et "non pas les ambitions impériales des élites" des États-Unis, conclut-il.