Face au manque de munitions sur le front ukrainien, les pays occidentaux semblent décider à racler les fonds de tiroirs. Une équipe des forces britanniques, appuyée par des officiers du renseignement, a ainsi été envoyée aux quatre coins du globe pour quérir des obus à envoyer à Kiev, rapporte le Daily Express.
Les experts britanniques ciblent particulièrement les calibres de 122 mm, pour alimenter les obusiers de facture soviétique. Ils se font passer pour des acheteurs d’armes et investissent le marché noir de certains pays comme l’Angola, la Jordanie, le Kazakhstan ou le Vietnam. Ils travaillent en petites équipes, transportant d’importantes sommes d’argent liquide, croit savoir le quotidien britannique.
L’approvisionnement en obus de 122 mm semble devenir de plus en plus problématique, alors que le calibre a principalement été utilisé par les anciennes Républiques soviétiques. Le conflit a entraîné la réouverture d’usines des décennies après leur fermeture, pour fournir ce type de matériel.
Le rachat d’anciens stocks d’obus restent par ailleurs délicat, la qualité n’étant pas toujours au rendez-vous, comme l’explique au Daily Express Marina Miron du King's College de Londres.
"Bien que trouver des obus de 122 mm à racheter puisse sembler la solution, ces anciens stocks d'obus peuvent se dégrader, en particulier s'ils ont été stockés pendant des décennies dans des conditions humides dans des pays comme l'Angola", déclare-t-elle.
À court de munition
Le conflit en Ukraine se caractérise par une utilisation intensive de l’artillerie, qui siphonne les munitions du côté de Kiev. L’Ukraine tirent environ 100.000 obus par mois, soit une quantité bien supérieure à ce que certains pays de l’Otan peuvent produire en un an, admet le Daily Express.
Les industries européennes peinent à suivre les demandes de Kiev, qui réclame désormais à l’UE de lui envoyer 250.000 obus par mois. Un rythme impossible à tenir pour les Vingt-Sept, dont les entrepôts ne sont pas loin d’être à sec, comme l’affirmait récemment le Financial Times.
L’Allemagne songe d’ailleurs à sortir un chèque de 20 milliards d’euros pour reconstituer ses stocks. Alors que la France ne serait pas capable de tenir dans un conflit militaire de haute intensité, en partie à cause de ce manque de munitions, comme l’expliquait récemment des hauts gradés français au quotidien Le Monde.