La Russie ne relancera pas ses essais nucléaires sauf si les États-Unis ne s’y mettent les premiers, a déclaré ce 2 mars à Genève Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères.
"Comme l’a dit le Président Poutine dans son allocution devant l’Assemblée fédérale, si les États-Unis décident de reprendre des essais nucléaires, nous devons être prêts à suivreleur exemple. Le mot clé est ‘si’ […]. Mais nous devons nous préparer au pire", a indiqué M.Riabkov lors d’un point presse.
Cette question a été soulevée après que le Président russe a constaté le 21 février que Washington, qui continue de créer des armes nucléaires, avait l’intention de les tester. Dans la foulée, la Russie a également décidé de suspendre sa participation au traité de réduction des armes stratégiques offensives entre les États-Unis et la Russie, baptisé New Start.
Cette suspension a été adoptée à l’unanimité par le Parlement russe et signée le 28 février. Moscou a envoyé une note officielle à Washington le 1er mars. Vladimir Poutine a également chargé le ministère russe de la Défense et Rosatom, entreprise russe spécialisée dans l’énergie nucléaire, d’assurer la disponibilité du pays à entamer des essais si Washington entreprend des tests le premier.
Suspension d’un traité russo-américain
Signé en 2010, le traité New Start était le dernier accord bilatéral sur les armes nucléaires entre Moscou et Washington. En août 2022, la Russie avait annoncé suspendre les inspections américaines prévues sur ses sites militaires dans le cadre de l'accord, en réponse aux entraves aux inspections russes aux États-Unis.
Selon le dirigeant russe, ce document ne tient compte que des arsenaux russes et américains, alors que d’autres pays de l’Otan, comme la France ou le Royaume-Uni, disposent aussi d’armes nucléaires.
Constatant la dégradation des relations entre les deux pays, le Président russe a totalement imputé ce fait à Washington. D’après lui, Moscou doit comprendre comment prendre en compte les arsenaux de Paris et de Londres.
Par la suite, la diplomatie russe a souligné qu'il était impossible de faire des affaires avec l'Occident en "mode normal", notamment en matière de contrôle sur les armements, sur fond de tentatives de torpiller la sécurité nationale russe.