Le conflit ukrainien, le traité New Start et les problèmes de sécurité globale. L’éventail des sujets abordés par Vladimir Poutine durant son intervention au Parlement peut être résumé par "anticolonialisme, traditionalisme et patriotisme", juge auprès de Sputnik le politologue Ivan Mezioukho.
D’après le chef du Centre d'éducation politique en Crimée, ce discours est apparu comme "un défi pour l'Occident, qui réfléchit en termes de passé colonial et ne changera pas sa tactique dans le cadre de la politique étrangère, bien que le monde soit multipolaire depuis longtemps".
Le traité New Start
La décision russe de suspendre temporairement sa participation au traité New Start, M.Mezioukho a estimé que "c'est une réponse aux actions déstabilisatrices de l'Occident", pas seulement concernant l’Ukraine, mais également à la sécurité globale.
"Le monde est devenu encore plus précaire au cours des dix dernières années, car les États-Unis eux-mêmes ont détruit les accords fondamentaux qui font partie du droit international pour garantir une paix durable sur la planète", a ajouté l’expert.
Par exemple, en février 2019, les États-Unis ont annoncé leur retrait du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) qui assurait le contrôle et la limitation des armements.
Le traité New Start "est désavantageux pour la Russie, compte tenu du fait qu’un certain nombre de centres politiques de forces possédant des armes nucléaires ne participent pas aux activités de ce traité", selon le spécialiste criméen.
"L'Occident doit comprendre que la Russie a mis le cap sur sa propre souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale", souligne-t-il, ajoutant que c’était le leitmotiv du discours présidentiel.
Quid des essais nucléaires?
Vladimir Poutine a indiqué que la Russie se réservait le droit d’effectuer des tests d’armes nucléaires si les États-Unis le font d’abord. L’expert n’exclut pas cette perspective. Selon lui, "formellement, Washington peut dire qu'il franchit cette étape non pas à cause de la Russie, mais à cause de la Corée du Nord par exemple".
Toujours devant le Parlement, Vladimir Poutine a fait savoir disposer d’informations selon lesquelles Washington réfléchissait à des essais d’armes nucléaires.