Le site du traçage du trafic aérien Flightradar24 a détecté la présence d’un avion de reconnaissance américain Poseidon dans la zone des explosions des gazoducs Nord Stream en septembre 2022, peu après l’attaque.
L’aéronef est arrivé de l’océan Atlantique, puis, après avoir survolé le Danemark, s’est approché de l’île de Bornholm, toujours selon les données de Flightradar. Au-dessus du territoire polonais, il s’est ravitaillé à un avion KC-135R.
C’est juste après que le Poseidon a regagné l’espace au-dessus de Bornholm et a fait un cercle complet exactement au-dessus de la zone des explosions. Après avoir tourné à droite et s'être éloigné des lieux, il est progressivement descendu à 2 200 mètres, a éteint le transpondeur et a disparu du radar. Tout cela a eu lieu vers 5 heures du matin le 26 septembre 2022, moins de trois heures après les explosions.
Des plongeurs américains pointés
Auparavant, Seymour Hersh, journaliste américain lauréat du prix Pulitzer, avait publié un article sur un site créé le 8 février, selon lequel les bombes sur les gazoducs auraient été posées par des plongeurs de la marine américaine. Ils ont ensuite été activés par l'armée norvégienne, qui a largué une bouée sonar, toujours selon le journaliste.
D’après lui, le sabotage a été précédé par "plus de neuf mois de débats très secrets au sein de la communauté de la sécurité nationale" sur "la meilleure façon" d'atteindre l’objectif.
La piste du Poseidon confirme la version du journaliste américain Seymour Hersh, a estimé auprès de Sputnik l'expert militaire Igor Korotchenko.
Un sabotage pour "détruire l'alliance russo-allemande"
Dans le sillage de l'enquête de Seymour Hersh, le sénateur de l'État de l'Utah Mike Lee n'a pas exclu que les États-Unis aient été derrière les attaques du Nord Stream.
"J'ai posé la question à plusieurs collègues sénateurs, et personne à qui j'ai parlé n'en a jamais été informé. Si cela s'avère vrai, nous aurons de gros problèmes", a-t-il écrit sur Twitter.
Auprès de Sputnik, la spécialiste mexicaine Imelda Ibáñez a jugé que l’atteinte aux Nord Stream était une "attaque terroriste visant l'alliance russo-allemande formée il y a très longtemps".
"Les États-Unis ont notamment visé cet objectif, à savoir détruire l'union et ne pas permettre que la Russie et l'Allemagne y trouvent un sens dans le futur", a-t-elle estimé.
Le gouvernement allemand a à son tour déclaré ce 10 février ne pas disposer de données confirmant les conclusions que Seymour Hersh avait tirées dans son article sur les explosions sur les Nord Stream.
Un "acte de terrorisme"
Les gazoducs Nord Stream 1 et 2 ont été visés le 26 septembre par plusieurs actes de sabotage dans les zones économiques exclusives de la Suède et du Danemark. Trois conduites ont été endommagées, ce qui a entraîné une fuite massive de gaz.
Vladimir Poutine a qualifié le fait d’"acte de terrorisme international" et tient depuis les Anglo-Saxons responsables de ces actions "qui détruisent les infrastructures européennes".