Guerre, sanctions et désormais un séisme: en Syrie, "l'incertitude du lendemain" règne de nouveau

Après 11 années de guerre où personne ne savait de quoi serait fait le lendemain, les Syriens "se sont retrouvés à nouveau dans la rue avec la peur" à cause d’un séisme meurtrier, confie à Sputnik l’humanitaire français Pierre Le Corf, qui vit en Syrie. Face au manque d’aide internationale, il déplore "la situation très lourde".
Sputnik
Dévastée par la guerre depuis plus d’une dizaine d’années et ployant sous les sanctions occidentales, la Syrie souffre actuellement des séquelles du tremblement de terre qui l’a secouée simultanément avec la Turquie.
Saluant surtout la contribution logistique et humanitaire de la Russie, de l’Iran et d’une dizaine d’autre pays, l’humanitaire français Pierre Le Corf, qui habite en Syrie, regrette surtout le manque de la communauté internationale dans son ensemble.
"Ce qui manque le plus […] c'est l'accès à tous les moyens humanitaires de base, des rations de survie à la nourriture mais surtout les couvertures", explique-t-il au micro de Sputnik, tout en rappelant qu’après la guerre, de nombreux immeubles restent "insalubres".
Alors que sa propre équipe fait tout ce qu’elle peut pour aider et héberger les victimes de la catastrophe, il confie que "la situation est très lourde déjà et on attend de voir ce qui arrivera dans le futur".
Auparavant, l’ambassadeur syrien à Moscou avait critiqué l’Occident qui prétend selon lui ignorer les conséquences de la catastrophe en Syrie et n’aide que la Turquie.

"L’incertitude du lendemain"

En Syrie, la situation est aggravée par le fait que la population syrienne, touchée par les sanctions occidentales, vit déjà dans des conditions déplorables. En raison des mesures de restriction, "les gens n'ont pas suffisamment pour pouvoir manger et se vêtir", poursuit l’humanitaire français.
"L'objectif n'a jamais été de sanctionner le gouvernement. L'objectif a toujours été de sanctionner la population de manière à rendre le pays finalement le plus instable possible en son cœur, c'est à dire les gens", ajoute-t-il.
Bien que la levée partielle des sanctions ait été annoncée par Washington, "entre les mots et les actions, il y a un grand écart", tout comme "entre ce dont les gens ont réellement besoin et ce qui est apporté", selon l’homme dont l’immeuble a également été endommagé.
"Les gens se sont retrouvés à nouveau dans la rue avec la peur, l'incertitude du lendemain, et je crois que c'est ce qui a été le plus dur", résume Pierre Le Corf.
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