Les efforts déployés dans le cadre de l'accord céréalier d’Istanbul pour débloquer les exportations russes de denrées alimentaires et d'engrais ne sont pas suffisants, a affirmé, ce mercredi 8 février, Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaires étrangères. Il pense que l’Union européenne (UE) ne tient pas ses promesses.
"Le travail est effectué de manière insatisfaisante […]. Nous voyons que les promesses qui nous ont été faites -ces assurances que l'UE a données principalement au secrétaire général de l'Onu lorsqu’il s’est joint à l'organisation de la deuxième partie du paquet d'Istanbul- ne sont pas tenues", a-t-il déclaré aux journalistes.
Les sanctions toujours en vigueur
La Commission européenne a expliqué que les sanctions imposées aux opérateurs agricoles russes, n’étaient plus valables, tant en ce qui concerne le transport que la production. Mais en fait, la Commission européenne a conservé en vigueur l'ensemble du paquet de sanctions, relève M.Grouchko. Selon lui, les États peuvent choisir eux-mêmes s’ils veulent ou non appliquer les sanctions antirusses.
Des engrais russes sont toujours bloqués dans des ports occidentaux en raison de questions d'assurance, de logistique, de problèmes relatifs au droit d'escale des navires russes. La Rosselkhozbank, le principal opérateur financier dans ce domaine, est déconnectée du système bancaire SWIFT.
"Pour autant que je sache, même les transactions d'essai n'ont pas abouti. Et cela crée d'énormes obstacles non seulement pour le commerce des produits agricoles, mais aggrave également l'état de la sécurité alimentaire", a souligné M.Grouchko.
Les pays pauvres mis de côté
Qui plus est, la plupart des céréales et autres produits agricoles vont dans l’Union européenne, "alors que les pays les plus pauvres n’en reçoivent que les miettes".
"Or cette opération a été lancée pour aider avant tout les pays les plus pauvres, y compris en Afrique", a rappelé M.Grouchko.
Quel avenir pour l’accord céréalier?
Plusieurs ententes sur les exportations de produits alimentaires depuis le territoire ukrainien par la mer Noire ont été conclues fin juillet 2022 à Istanbul entre la Russie, l’Ukraine, la Turquie et l’Onu pour 120 jours. Un accord précisait les modalités de transport de céréales depuis les ports d’Odessa, de Tchernomorsk et de Ioujny, contrôlés par l’Ukraine. Un autre document, signé par la Russie et l’Onu, prévoit la levée des restrictions frappant les exportations de produits agricoles et engrais russes.
En novembre, il a été prolongé in extremis jusqu’au 18 mars. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, la reconduction de cet accord dépend des résultats de la réalisation du mémorandum entre la Russie et l’Onu sur les exportations.