À l’heure d’accueillir un nouveau sommet UE-Ukraine, Kiev se montre plus que jamais déterminé à adhérer aux Vingt-Sept. Une intégration qui serait lourde de conséquences, alors que l’Ukraine continue de mettre la pression sur Bruxelles pour prolonger le conflit, explique à Sputnik Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France.
"Je suis totalement opposé à l'entrée de l’Ukraine dans l'Union européenne. Surtout au vu de la façon dont Kiev pousse à la guerre aujourd'hui. Ils ne font aucune proposition de paix sérieuse et entraînent l’UE dans une surenchère guerrière qui est dangereuse pour l'équilibre du monde. C’est une pure folie", déclare-t-il ainsi.
L’ex-député français prône pour l’Ukraine un statut de neutralité, qui pourrait faire du pays une zone tampon entre la Russie et l’UE, voire l’Otan. Une "position sage", jadis tenue par le Président Jacques Chirac, qui aurait sans doute pu permettre d’éviter l’escalade, affirme Nicolas Dupont-Aignan.
L’Europe, dindon de la farce?
Alors que plusieurs anciens dirigeants européens ont récemment tombé le masque sur la réalité des accords de Minsk, Nicolas Dupont-Aignan regrette encore que Français et Allemands n’aient pas su faire respecter l’autonomie constitutionnelle accordée au Donbass.
Le candidat malheureux aux dernières présidentielles souligne encore le rôle trouble des États-Unis, qui n’ont cessé de "jeter de l’huile sur le feu" en Ukraine. Washington et Pékin sont d’ailleurs selon lui les grands vainqueurs de cette "guerre par procuration" sur le sol européen, alors que le Vieux Continent paie les pots cassés, via notamment la politique des sanctions.
"L'Union européenne se suicide. J'estime que nous devons mettre fin à ces sanctions [….] Ce conflit fait perdre à l'Europe sa prospérité. Il est là pour ça, pour épuiser l'Europe. Je regrette que la France de Macron suive aveuglément les États-Unis et Madame von der Leyen, qui pour moi fait du tort à l’UE", affirme ainsi Nicolas Dupont-Aignan.
Le sommet UE-Ukraine qui se tient actuellement à Kiev doit permettre de statuer sur les modalités d’adhésion de Kiev. Le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, a déclaré que le processus pourrait aboutir "dans les deux ans". Le pays essuie néanmoins des critiques concernant sa corruption endémique, qui pourrait freiner les démarches d’adhésion.
L’entrée de l’Ukraine dans l’UE semble cependant faire consensus dans les hautes sphères bruxelloises. "L'Ukraine, c'est l'UE, l'UE, c'est l'Ukraine" a ainsi lancé Charles Michel, président du Conseil européen, en marge du sommet ce 3 février.