La Biélorussie est prête à aider le Zimbabwe, a déclaré ce mardi 31 janvier le Président biélorusse, en visite d’État à Harare, appelant les dirigeants zimbabwéens à résister aux pressions de puissances occidentales.
"Ils vont vous secouer avec force, mais vous devez résister. Et vous résisterez si vous êtes unis. Par tous les moyens, nous devons traverser cette période difficile dans la vie de notre planète. Protégez la paix. Si vous ne le faites pas, vous retomberez sous l'oppression coloniale", a ajouté M.Loukachenko à l’issue de ses pourparlers avec son homologue zimbabwéen Emmerson Mnangagwa.
Le chef de l'État a notamment dénoncé les tentatives "des grands de ce monde" de soumettre des pays comme la Biélorussie et le Zimbabwe, afin d’en tirer profit.
Il a ajouté que le Zimbabwe était riche en minéraux et que, par conséquent, personne ne "laisserait en paix" le pays.
"Vous ne permettez pas à toutes sortes d'escrocs et de fraudeurs d'utiliser vos sous-sols. C'est la raison des sanctions", a déclaré le Président biélorusse, cité par l’agence de presse Belta.
L’avenir du monde
M.Loukachenko a en outre souligné le rôle important de l’Afrique dans le monde.
"Cela fait longtemps que l’Afrique s’est réveillée. Le monde n’a pas d’avenir et ne peut pas se développer sans Afrique […]. L’avenir est pour l’Afrique", a-t-il lancé.
Le Président a souligné le caractère amical des relations entre la Biélorussie et le nombre des pays africains.
"Ce sont nos amis. Nous nous entendons au nom de nos peuples. Nous apportons la paix. Nous ne venons pas comme les colonialistes l'ont fait autrefois. Nous apportons la technologie ici et nous formons des gens ici, nous formons des spécialistes".
Le pays sous sanctions
Depuis 2001, le Zimbabwe est visé par de nombreuses sanctions imposées par les États-Unis, l'Union européenne ainsi que le Royaume-Uni sous le prétexte que les autorités du pays de l’époque violaient les droits de l’Homme. Bien que Robert Mugabe, père de l'indépendance en 1980, a quitté le pouvoir en 2017, l’Occident maintient le régime des restrictions.
De peur de l'enfreindre et d’ainsi encourir des pénalités financières, 87 banques étrangères ont quitté le pays depuis 2001. En octobre 2021, Alena Douhan, rapporteuse spéciale de l'Onu sur les mesures coercitives unilatérales a constaté que "les sanctions ont eu des répercussions insidieuses sur l'économie du Zimbabwe et sur la jouissance des droits humains fondamentaux, dont l'accès à la santé".
En mars 2022, Joe Biden a déclaré que certains membres du gouvernement du Zimbabwe sapaient les institutions démocratiques et qu’elles constituaient "une menace inhabituelle et extraordinaire pour la politique étrangère des États-Unis". Le Président américain a reconduit pour une année supplémentaire les sanctions imposées en 2003. Quelques semaines auparavant, des sanctions anti-zimbabwéennes similaires ont été prolongées par l'Union européenne ainsi que par le Royaume-Uni.