L’armée allemande est plus épuisée que jamais à cause de son aide à Kiev, selon The Economist

L’aide militaire que Berlin accorde à Kiev a fortement épuisé les stocks d’armements allemands, indique The Economist, qui constate qu’en cas de conflit direct, les forces de la Bundeswehr n’auraient de munitions que pour quelques jours.
Sputnik
Au niveau de l’armement, la situation au sein de l’armée allemande s’est sérieusement dégradée au cours des 11 derniers mois, depuis le début du conflit en Ukraine, écrit The Economist.
"Les forces armées allemandes sont plus que jamais épuisées en raison du matériel qu’elles envoient en Ukraine. Leurs stocks de munitions ne dureraient que quelques jours, au lieu des 30 recommandés par l'Otan", souligne le magazine.
D’après celui-ci, les troupes utilisent toujours de l'équipement radio analogique vieux de 40 ans et donc facile à intercepter. Sur ses 350 véhicules de combat d'infanterie Puma, seuls 150 sont opérationnels. Les 35 avions de combat F-35 commandés aux États-Unis ne remplaceraient la flotte de Tornados qu'en 2027. The Economist cite également un rapport publié en décembre par Eberhard Zorn, l'inspecteur général des forces armées qui indique que la Bundeswehr n'a même pas assez de pansements.
La Bundeswehr, poursuit le média, s’est ainsi réduite à une force capable de déployer quelques centaines d'hommes pour une mission internationale à l’exemple de celle en Afghanistan, mais a perdu sa capacité à défendre l'Allemagne et à remplir ses obligations envers l'Otan.

Manque d’effectifs

The Economist rappelle que le 1er janvier, l'Allemagne a pris la tête de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF) de l'Alliance atlantique. Celle-ci comprend 11.500 soldats, dont plus de la moitié sont fournis par l'Allemagne. Pourtant, si la VJTF devait être déployée, le contingent allemand devrait se procurer du matériel auprès d'autres unités de la Bundeswehr, car il est très mal équipé. Il lui serait donc difficile d'être opérationnel dans les 48 à 72 heures, comme l'exige l'Otan.
Ainsi, écrit The Economist, les experts doutent que l’Allemagne puisse tenir sa promesse de mettre à la disposition de l'Otan d'ici 2025 environ 30.000 hommes et femmes entièrement équipés. Quoi qu’il en soit, malgré les intentions d’Olaf Scholz de doubler le budget annuel de la défense, la Bundeswehr n'a guère bénéficié des investissements massifs promis.
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