Au lieu de "donner des ordres méchants" à certains pays qui luttent contre les djihadistes, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devrait créer elle-même une brigade anti-djihadiste dans l’Afrique de l’Ouest. Laurent Gbagbo, ex-Président de la Côte d’Ivoire, a fait cette proposition lors d’une visite à Bayota, dans le centre-ouest du pays, relate le site d’information Maliweb.
"Je propose à la CEDEAO de créer une brigade anti-djihadiste comprenant les militaires de tous les pays de la CEDEAO […]. Si on ne fait pas ça, c’est qu’on a rien fait", a-t-il suggéré.
L’ancien Président a assuré être contre les coups d’État sous toutes ses formes possibles, mais fait la remarque qu’au Mali et au Burkina, les autorités de transition bénéficient du soutien de la population. Il se dit choqué par le communiqué incendiaire pondu par la CEDEAO mettant en garde les nouveaux Présidents.
"Pourquoi le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali et il est soutenu par la population, il faut étudier ça; pourquoi Ibrahim Traoré (au Burkina Faso) a pris le pouvoir et puis il est soutenu par la population, il faut étudier cela. C’est parce qu’ils ont promis de lutter contre les djihadistes et qu’ils luttent contre les djihadistes", a-t-il martelé.
Une solution à deux problèmes
Selon M.Gbagbo, deux problèmes seront résolus avec la création de cette brigade. D’une part, celle-ci luttera contre le djihadisme et le terrorisme. D’autre part, elle permettra d’éviter de faire appel à des troupes européennes.
"On n’appellera pas les troupes européennes parce que nous-mêmes, nous nous mettons en mouvement pour régler nos problèmes […]. Pour lutter contre le djihadisme, on peut […] créer notre brigade anti-djihadiste de la CEDEAO en vue de lutter contre le fondamentalisme djihadiste", a insisté l’ancien président ivoirien.
Pour rappel, la CEDEAO avait décidé en décembre 2022, à Abuja, de créer une force régionale pour intervenir contre le djihadisme et les coups d’État. Plusieurs pays de la région font face à ce genre d’attaques. L'insécurité est un facteur déterminant dans les coups d'État militaires qui ont secoué la région depuis 2020, au Mali, au Burkina et, pour d'autres raisons, en Guinée. Les trois pays sont suspendus des organes décisionnels de la CEDEAO.