Manifestation de boulangers et d’artisans à Paris contre la crise de l’énergie - photos

Des boulangers et des artisans se sont rassemblés ce 23 janvier dans la capitale française. Ils dénoncent des factures énergétiques démultipliées, voire décuplées, ainsi que des hausses des prix des denrées nécessaires à leur activité. Sputnik s’est rendu sur place.
Sputnik
Afin de protester contre la crise énergétique et les prix exorbitants de l’électricité, des boulangers français sont descendus dans la rue ce 23 janvier. Sputnik a couvert la mobilisation à Paris.
Manifestation des boulangers contre la crise de l'énergie, 23 janvier 2023
Les manifestants dénoncent aussi l’augmentation des prix des ingrédients largement utilisés. À savoir la farine, le beurre, le sucre. Des restaurateurs et des artisans les ont rejoints.
"Macron, réagis! C’est la fin des boulangeries", "Boulangers en danger", "Avis de décès de l’artisanat", "Urgence de bouclier tarifaire", "Bouclier tarifaire pour tous les artisans", peut-on lire sur les pancartes et les banderoles brandies par les manifestants.
Manifestation des boulangers contre la crise de l'énergie, 23 janvier 2023
Pour certains, les dépenses énergétiques ont été multipliées par deux, par cinq, voire par dix. Par exemple, la facture mensuelle d’électricité d’une boulangère interrogée par Sputnik se monte désormais à 6.000 euros, alors qu’elle était de 1.000 euros. En dépit d’une aide gouvernementale de 1.000 euros, elle ne s'en sort pas:
"Demain, quand on aura cette nouvelle facture, soit je licencie des gens, mais si je licencie les gens, je ne peux pas produire. Si je ne peux pas produire, je perds des clients. Donc c’est un cercle vicieux qui est complètement indémêlable. On a aucune solution aujourd’hui", a-t-elle déploré.
Manifestation des boulangers contre la crise de l'énergie, 23 janvier 2023

Raisons de la crise énergétique

La crise a éclaté suite aux nombreuses démarches politiques de l’Union européenne qui ont finalement conduit à leur insécurité énergétique. Tout d’abord, le gazoduc Nord Stream 2, prêt à l’exploitation, n’a jamais servi, banni par les autorités allemandes. Sous la pression de Washington, les Vingt-Sept ont mis le cap vers la réduction de leur dépendance au gaz russe depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine en février 2022.
Ils ont dû chercher d’autres sources qui remplaceraient l’or bleu russe qui leur était livré à bas prix. Désormais, de nombreux pays européens optent pour les importations de gaz naturel liquéfié (GNL), considérablement plus cher. Les États-Unis sont l’un des principaux fournisseurs de cette matière première et incitent les Européens à signer des contrats à long terme.
En mai 2022, la Pologne a arrêté le transit via le pipeline Yamal-Europe. De son côté, l’Ukraine a diminué de moitié le volume de gaz russe destiné à l’Europe et transitant par son territoire.
L’été dernier, Gazprom a été contraint d’arrêter une turbine du Nord Stream 1. Le dispositif, envoyé au Canada pour des travaux de maintenance, ne pouvait être restitué à la Russie à cause des sanctions.
En fin de compte, suite à l’attentat contre les Nord Stream 1 et 2 survenu fin août en mer Baltique, les livraisons de gaz vers l’Europe ont été pratiquement mises à l’arrêt. L’Occident n’a pas autorisé la Russie à participer à l’enquête sur cet acte de sabotage.
Dans le même temps, la Russie respecte pleinement ses obligations relatives aux livraison de gaz via l’Ukraine et par le gazoduc Turkish Stream.
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