Coran brûlé en Suède: le monde musulman s’indigne

L’autodafé d’un Coran pendant une manifestation en Suède, près de l’ambassade turque, a suscité l’ire du monde musulman. Parmi les pays qui ont déjà condamné cet acte, figurent la Turquie, le Maroc, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït, ainsi que le chef de la Tchétchénie en Russie et la coalition des musulmans russes.
Sputnik
Après que des activistes suédois ont brûlé le 21 janvier un Coran dans le cadre d'une manifestation autorisée par la police à proximité de l'ambassade de Turquie, de nombreux pays et organisations musulmans ont fermement condamné cet acte.
"Nous condamnons dans les termes les plus forts l'attaque ignoble contre notre livre saint. Permettre cet acte anti-islamique, qui cible les musulmans et insulte nos valeurs sacrées, sous prétexte de liberté d'expression, est totalement inacceptable", a réagi le ministère turc des Affaires étrangères.
En conséquence, la visite du ministre suédois de la Défense Pal Jonson initialement prévue le 27 janvier a été annulée par son homologue turc.
Une manifestation a eu lieu devant le consulat de Suède à Istanbul en signe de protestation. Les participants ont brûlé un drapeau du pays scandinave et certains ont appelé à rompre les relations diplomatiques avec Stockholm. Un autre rassemblement s’est tenu près de l’ambassade suédoise à Ankara.

Une réaction internationale

Le Maroc a exprimé son "rejet catégorique de cet acte dangereux" dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Cet acte odieux, qui heurte la sensibilité de plus d’un milliard de musulmans, est à même d’attiser la colère et la haine entre religions et peuples", peste l’instance.
L’Assemblée spirituelle des musulmans russes a fait part de son indignation face à cet incident. En parallèle, elle a appelé à ne pas être conduits par les émotions et ne pas répondre à cette provocation. Le chef de la république de Tchétchénie en Russie, Ramzan Kadyrov, a à son tour fustigé les faits.
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Indonésie ont aussi exprimé leur colère, ainsi que le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l'Organisation de la coopération islamique (OCI).
Le Koweït s’est rangé du côté de ses frères spirituels. "Cette action pourrait provoquer les sentiments [d'indignation] chez les adeptes de l’islam dans le monde entier", a estimé le chef de la diplomatie du pays dans un communiqué.
L’homme ayant brûlé un Coran près de l’ambassade turque à Stockholm le 21 janvier n’est autre que le nationaliste identitaire dano-suédois Rasmus Paludan. Il affichait également une caricature du prophète Mahomet. L’activiste cherchait à dénoncer les négociations épineuses entre Stockholm et Ankara sur l’adhésion à l'Otan.
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