Depuis le début du conflit ukrainien, l’Allemagne a livré à l’Ukraine nombre d’armes, comme des canons antiaériens Gepard ou PzH 2000. Le drame a pourtant éclaté autour d’une possible livraison de chars allemands Leopard.
Au départ, la CNN avait rapporté que le chef du Pentagone, Lloyd Austin, n’avait pas réussi à convaincre le fraîchement nommé ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, d'accepter la livraison de ses chars en Ukraine. Selon un haut responsable américain, Berlin serait prêt à le faire si les États-Unis envoyaient eux-mêmes des chars Abrams en Ukraine. D'autres options ne sont pas envisagées. Pourtant, le Pentagone a expliqué à plusieurs reprises sa réticence à envoyer des chars Abrams en Ukraine à cause de leur coût d’entretien.
Bien que le monde ait retenu son souffle et attendu les résultats de la réunion qui se déroulait sur la base militaire de Ramstein, l'Allemagne n'a pris encore aucune décision. Quelle est donc sa motivation?
La livraison de chars de combat "signifie un niveau de pertes complètement différent", explique auprès de Sputnik, l’expert germaniste de l'Institut de l'Europe auprès de l'Académie russe des sciences Alexandre Kamkine.
Et de développer que tout le monde s’accorde sur le fait que les Leopard s’enflamment et explosent très bien. De plus, c'est un véhicule de combat de premier plan.
"Il est évident que les Allemands tentent d’éviter de lourdes pertes parmi le personnel de maintenance de ces véhicules de combat."
Constitution oblige…
La Constitution du pays dispose qu’une menace de guerre ne doit jamais émaner de l’Allemagne, ce dont les représentants du Parti social-démocrate d’Allemagne se souviennent, souligne l’expert. Or, la livraison de matériel militaire est une "participation indirecte aux hostilités", comme l’a confirmé le nouveau ministre allemand de la Défense Boris Pistorius.
"Pratiquement aucun fonctionnaire européen, au moins proche des services de défense, ne cache cette formulation. C'est un signal très dérangeant", estime M.Kamkine.
"La pression est forte"
Pourtant, l’expert est enclin à croire que les pays anglo-saxons arriveront à convaincre l’Allemagne là-dessus.
"La pression est forte et le lobby politique pro-américain en Allemagne joue le principal violon politique."