Grâce à l'aide russe, la Centrafrique a pu "réagir vigoureusement" au putsch raté

L'aide accordée par Moscou, par le biais d'instructeurs qui forment les forces armées centrafricaines, a contribué à refouler les rebelles qui voulaient prendre le pouvoir à Bangui en janvier 2021, avance auprès de Sputnik Fred Krock, analyste politique centrafricain. Il assure que la situation actuelle dans le pays est stable.
Sputnik
Alors que le 13 janvier marque les deux ans de la tentative ratée de coup d’État en Centrafrique, Fred Krock, analyste politique centrafricain, revient dans un entretien à Sputnik sur les moments décisifs de cette séquence.
Le 13 janvier 2021, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), avec l’ex-Président François Bozizé à l’appui, a tenté de prendre le pouvoir à Bangui. L’attaque a été repoussée, mais les affrontements ont fait de nombreux morts et blessés aussi bien parmi les civils que les militaires et les forces de la CPC.
L’expert centrafricain met en avant le rôle des alliés russes dans le refoulement de l’attaque:
"Évidemment, c’est grâce à l’appui des Russes et des Rwandais aux côtés des FACA [forces militaires centrafricaines, ndlr] que la fulgurante descente de la CPC sur Bangui a pu être stoppée nette aux différentes entrées de la capitale".
Grâce à la formation de l’armée centrafricaine par les instructeurs russes, "les FACA étaient sur pied déjà pour pouvoir réagir vigoureusement à l’attaque de la CPC", développe-t-il.
Actuellement, la situation sécuritaire du pays est relativement stable, assure l’expert, admettant toutefois "des cas isolés de banditisme dans certaines localités, notamment dans l’extrême nord-ouest et le nord-est".
Toutefois, quant à la présence française et la mission onusienne Minusca au moment de la tentative manquée de coup d’État, selon lui, "aucun Centrafricain et aucun ami sérieux de la République centrafricaine n’a cru à ces forces".
"Bref, Sangaris ou Minusca, elles ne font pas la guerre contre les rebelles; elles les protègent au contraire", assure-t-il.

L’allié russe

La Russie a envoyé ses premiers formateurs en Centrafrique en 2018. En janvier 2022, l’ambassadeur russe en RCA Alexandre Bikantov a fait savoir qu’ils étaient au nombre de 1.135 dans ce pays africain, avec une notification au Conseil de sécurité de l’Onu. En août 2022, les autorités centrafricaines ont notifié l’Onu qu’elles veulent augmenter ces effectifs de 3.000, portant ainsi leur nombre total à plus de 4.000 hommes.
À l'heure actuelle, un important progrès en matière de sécurité et de défense en Centrafrique a été constaté auprès de Sputnik par le chef de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI), Alexandre Ivanov. Selon lui, les instructeurs militaires russes forment désormais non seulement les soldats des forces armées centrafricaines, mais aussi les forces de l'Intérieur, la police et la gendarmerie.
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