La Russie à même d’assurer 40% des besoins algériens en blé

En 2023, la Russie pourrait satisfaire 40% des besoins algériens en blé de meunerie, estimés à 3,5 millions de tonnes, selon l’Union céréalière russe. L’Algérie a besoin d’importer davantage après avoir renoncé au blé français pour des raisons politiques.
Sputnik
Privée du blé français, l’Algérie pourrait s’approvisionner auprès de la Russie. Celle-ci est capable de lui fournir 3,5 millions de tonnes, soit 40% des besoins nationaux au cours de l’année agricole 2022-2023 (du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023).

"Au total, la Russie pourrait livrer à l’Algérie jusqu’à 3,5 millions de tonnes et assurer plus de 40% des importations algériennes de blé de meunerie au cours de cette année", a expliqué à Sputnik Elena Tiourina, directrice du département analytique de l’Union céréalière russe.

Elle a rappelé que jusqu’en 2021 la France avait été le fournisseur principal de blé de meunerie sur le marché algérien, mais l’année dernière Alger y a renoncé pour des raisons politiques.

Demande de blé russe

"L’Algérie est un gros importateur de blé de meunerie. Selon les données du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) pour l’année agricole 2022-2023, elle occupe la cinquième position au classement mondial des importateurs de blé et peut acheter 8,2 millions de tonnes. L’abandon des livraisons françaises a eu pour effet une forte hausse de la demande de blé russe", a-t-elle détaillé.
Au cours de la première moitié de l’année 2022-2023, la Russie a déjà livré à l’Algérie 1,75 million de tonnes, soit 5,2 fois plus qu’il y a un an.
L’Algérie s’est ainsi hissée de la septième à la cinquième position au classement des importateurs de blé russe.

Tensions franco-algériennes

Un coup de froid a soufflé sur les relations entre l’Algérie et la France après la publication début octobre 2021 d’un article du Monde relatant une discussion entre Emmanuel Macron et une vingtaine de jeunes descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie.
M.Macron avait alors déclaré que "la nation algérienne post-1962 s’est construite sur une rente mémorielle, et qui dit: tout le problème, c’est la France". Il avait également évoqué un discours "totalement réécrit qui ne s’appuie pas sur des vérités", mais "sur une haine de la France".
Le gouvernement algérien avait aussitôt rappelé son ambassadeur en France pour "consultations". Dans un communiqué, Alger avait dénoncé des "propos irresponsables", "non démentis", qui constituaient une "ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures".
Récemment, c’est la délivrance de visas français aux Algériens qui a ravivé les tensions. Alger souhaite s’en tenir aux accords d'Évian de 1962 et à l'accord de 1968, alors que Paris est plus réticent, tentant de serrer la vis sur la question migratoire.
Après un an de tensions, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait finalement annoncé un retour à "une relation consulaire normale" à propos de l’octroi de ces visas, mi-décembre.
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