Les autorités américaines exercent une "pression injustifiée" sur les pays d'Afrique qui gardent contact avec le Kremlin, a déclaré la ministre de la Défense sud-africaine Thandi Modise citée par le Wall Street Journal.
Elle a ainsi commenté la situation concernant le navire Lady R, battant pavillon russe selon Washington. Sous sanctions américaines depuis mai 2022, il aurait cependant déchargé des marchandises militaires.
Pendant deux nuits, au cours desquelles le port de Simon's Town, en Afrique du Sud, a été plongé dans l'obscurité par des coupures de courant à l'échelle nationale. Une grue mobile aurait déplacé des caisses sur le navire sous la surveillance de gardes armés, selon le Wall Street Journal qui dit avoir consulté des témoins et des photos.
"Quel que soit le contenu de ce navire, il a été commandé bien avant le Covid", a déclaré Mme Modise.
Une visite désapprouvée par Washington
Au moment de l'imposition des sanctions au Lady R et à son armateur, celui-ci utilisait le nom de Transmorflot. Washington a déclaré que la société et ses navires avaient expédié des armes pour le gouvernement russe.
En novembre, lorsque les États-Unis ont appris que le Lady R se dirigeait vers l'Afrique du Sud, l'ambassade américaine a alerté le gouvernement sud-africain du fait que le navire était sous sanctions. En vertu de la loi américaine, Washington peut sanctionner toute entité, personne ou pays qui fournit des services à un bateau de la sorte, rappelle le WSJ.
Mais l'Afrique du Sud a refusé de dire ce que transportait le navire ou ce qui y était chargé à la base navale de Simon's Town. La ministre de la Défense du pays a ignoré les inquiétudes des États-Unis, affirmant que Washington "menace l'Afrique, pas seulement l'Afrique du Sud, tout ce qui sent même la Russie".
Une amitié ferme?
Cette histoire a tendu les relations entre Washington et Pretoria. Cela démontre la difficulté pour les États-Unis et leurs alliés d'appliquer des sanctions contre Moscou, affirme le journal.
En revanche, les relations entre Pretoria et Moscou se développent. Dans un entretien avec Sputnik, l'ambassadeur d'Afrique du Sud en Russie Mzuvukile Maqetuka a souligné que l'entrepreneuriat russe devait être plus agressif dans son pays. Le chef de l’administration de la ville de Durban avait lui aussi réitéré la volonté sud-africaine de renforcer la coopération avec la Russie, notamment dans le cadre des BRICS. "Nous souhaiterions que les BRICS créent une zone de libre-échange", a-t-il indiqué à Sputnik. Selon lui, la coopération entre l'Afrique du Sud et la Russie a toujours été fructueuse.
En 2023, l'Afrique du Sud assure la présidence tournante des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).