L’URSS, dont le centenaire de la création sera commémoré le 30 décembre, a beaucoup contribué au développement de la République centrafricaine, malgré des moments mouvementés dans leurs relations bilatérales, avance auprès de Sputnik l’historien centrafricain Jean Kokidé.
"La République centrafricaine avait bénéficié des enseignants coopérants de l’URSS dans le domaine de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur pour la formation universitaire et également dans le domaine de la santé", indique l’universitaire, maître de conférences d’histoire à l’Université de Bangui.
La langue russe a été enseignée dans les écoles et les établissements d’enseignement supérieur, rappelle-t-il.
Un passé agité
Après l’établissement des relations diplomatiques entre la RCA et l’URSS, les deux pays ont conclu, en 1970 sous Jean-Bedel Bokassa, un accord de coopération économique et technique. Les domaines de la santé et de l’enseignement ont été considérés comme primordiaux.
Dix ans plus tard, le Président David Dacko rompt complètement les relations diplomatiques avec l’URSS. Fin janvier 1980, tous les ressortissants soviétiques étaient sommés de quitter la RCA dans les 48 heures et les accords de coopération étaient dénoncés.
"David Dacko affichait une hostilité vis-à-vis de la Russie, à cause de la présence française qui l’avait ramené au pouvoir", développe Jean Kokidé.
Ce n’est qu’en 1988 que les relations diplomatiques avec l’URSS ont été rétablies après environ un an de négociations.
État actuel de la coopération
Une trentaine d’années après la dislocation de l’Union soviétique, la Russie joue actuellement "un rôle très important pour la stabilité" de la Centrafrique, affirme l’historien.
"Si le Président actuel, Faustin-Archange Touadéra, n’avait pas eu l’idée d’orienter sa diplomatie vers la Russie, la République centrafricaine serait restée dans l’engrenage interminable des crises militaro-politiques avec des appuis exogènes multiformes de l’ancienne métropole", affirme Jean Kokidé.
La Russie agit actuellement "pour la reconstruction, le développement économique et industriel de la République centrafricaine", selon lui. Cela est rendu possible grâce à l’octroi de bourses d’études pour les Centrafricains et "la refondation et le renforcement des forces de sécurité internes avec l’encadrement de l’armée, la police et la gendarmerie".