L’Algérie a exporté presque quatre fois moins de GNL en Espagne entre janvier et novembre 2022, par rapport à la même période de 2021, selon les données de l’entreprise énergétique espagnole Enagas, citées par El Mundo.
Une chute libre qui survient en pleines tensions diplomatiques entre les deux pays depuis que Madrid soutient le Maroc dans la question du Sahara occidental. S’y ajoute la crise de l’énergie en Europe, qui bat son plein.
Pendant ces 11 mois, l’Espagne a reçu 5.400 GWh de GNL en provenance d’Algérie via des navires méthaniers, précise le journal. Sur cette même période, en 2021, ces volumes avaient atteint 21.100 GWh.
La quantité de ce type de livraisons de gaz n’avait pas diminué en dessous des 10.000 GWh depuis sept ans, sauf en 2020, première année de la pandémie du Covid-19.
L'Algérie reste son deuxième fournisseur
Cependant, Madrid continue de recevoir des volumes de gaz algérien via le gazoduc Medgaz, alors que l’autre tube, le GME qui traverse le Maroc, est fermé depuis novembre 2021.
Malgré tous ces inconvénients et facteurs déstabilisants, l’Algérie demeure le deuxième fournisseur de l’Espagne en or bleu après les États-Unis.
Fin novembre, les navires américains représentaient 28,5% de la demande nationale, au-dessus des volumes totaux (23,7%) de gaz algérien transportés par voies maritimes et terrestres.
Pomme de discorde
Les relations algéro-espagnoles se sont envenimées après le tournant diplomatique du gouvernement de Pedro Sánchez sur la situation au Sahara occidental. En réponse, Alger a rappelé son ambassadeur de Madrid et a ordonné aux banques algériennes de geler les opérations commerciales avec l'Espagne en juin 2022.