L’intensification de la coopération militaire entre la Moldavie et les pays de l’Otan n’est pas de nature à apaiser les dissensions en Europe, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine. Moscou regrette le rapprochement de Chisinau avec certains pays de l’Alliance, rappelant que ce même cas de figure a débouché sur le conflit ukrainien.
"Comme le montre l'expérience, l’afflux inconsidéré d’armes occidentales ou le déploiement de contingents de l'Otan sur un territoire n'ajoute en rien à sa sécurité et à sa souveraineté, mais, au contraire, le rapproche de la catastrophe. Le triste exemple de l’Ukraine le montre très clairement", a ainsi expliqué le responsable.
La Russie a appelé plusieurs fois Chisinau à s’interroger sur ces "améliorations des capacités de défense" prônées par l’Occident, rappelle encore le diplomate. L’adoption de telles mesures, couplées au soutien infaillible de la Moldavie à Kiev, sape la neutralité du pays, principe pourtant inscrit dans sa constitution, ajoute-t-il.
Auparavant, le ministre moldave des Affaires étrangères, Nicu Popescu, avait déclaré que son pays se trouvait dans une situation sécuritaire très difficile et devait renforcer ses capacités de défense. Chisinau compte notamment intensifier sa coopération militaire avec l'Allemagne, la Roumanie et la France.
Difficile neutralité
Depuis le début du conflit ukrainien, la Moldavie joue sa propre partition, tiraillée entre les injonctions européennes et la sauvegarde de sa neutralité et de ses intérêts. Le pays a ainsi refusé de suivre les sanctions occidentales contre la Russie, pour ne pas torpiller son économie. D’un autre côté, Chisinau entend toujours intégrer l’UE et a déposé une demande formelle d’adhésion en mars dernier.
Mi-décembre, la Moldavie avait également bloqué six chaînes de télévision russophones, les accusant de désinformation. Moscou avait réagi, dénonçant une "censure politique" et une "violation flagrante du droit à la liberté d'accès à l'information".
La Moldavie n’est en outre pas épargnée par l’inflation et la crise énergétique. L’explosion du coût de la vie a poussé plusieurs milliers de personnes dans les rues ces derniers mois. Des heurts avec la police avaient même eu lieu fin octobre.