La vérité finit toujours par sortir du puits. En Occident, l’état des forces de Kiev commence à inquiéter et le narratif des médias sur une possible victoire se craquèle, fait remarquer le journaliste américain George O’Neill Jr., dans une tribune publiée dans The American Conservative.
"Les médias grand public et l'administration Biden répètent jusqu'à la nausée que l'Ukraine est en train de gagner. Mais les faits sur le terrain ne correspondent pas à ce récit et l'administration et les médias le savent. Les faucons de guerre savent que leur politique cynique n'a pas réussi à chasser la Russie d'Ukraine. Tragiquement, ce sont les Ukrainiens qui subissent le coût immense de cet échec", explique-t-il ainsi.
Les pertes de l’armée ukrainienne pourraient s’élever à 100.000 hommes, a d’ailleurs récemment admis du bout des lèvres Ursula von der Leyen. Devant le tollé provoqué par ces estimations, le discours de présidente de la Commission européenne avait ensuite été censuré.
Si ces données sont vraies, cela représente dix fois plus que les pertes rapportée par le gouvernement ukrainien, rappelle George O’Neill Jr.
Le journaliste souligne encore que huit millions d’Ukrainiens ont été déplacés à l’intérieur du pays et que près de 6 millions ont été enregistrés comme réfugiés. Des chiffres qui pourraient encore augmenté cet hiver avec les frappes russes sur le réseau énergétique.
Le cas Bakhmout
Pour illustrer le malaise occidental autour des pertes ukrainiennes, George O’Neill Jr cite encore la bataille de Bakhmout. Les combats dans la petite ville du Donbass sont "minimisés" par les médias occidentaux, qui n’y voient qu’un "objectif symbolique" pour la Russie.
Pourtant, ce beau narratif commence là encore à s’effilocher. Le Financial Times vient notamment de publier un article intitulé "L’enfer, juste l’enfer", qui compare les combats de Bakhmout à ceux de la Première Guerre mondiale.
L’ex-sénateur américain Richard Black avait récemment fait une analyse similaire, estimant que les troupes ukrainiennes étaient jetées dans la bataille de Bakhmout comme dans un "chaudron de la mort".