Moscou remettra en question la raison d’être de l’accord sur les céréales si des correctifs n’y sont pas apportés, estime le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine.
Il a rappelé que les accords sur les céréales signés à Istanbul contenaient deux volets. Le premier, qui concerne les exportations de céréales ukrainiennes, est respecté.
En revanche, la réalisation du second - à savoir le mémorandum entre la Russie et le secrétariat de l’Onu sur la suppression des restrictions antirusses entravant l’exportation d’engrais et de produits agricoles - ne satisfait pas Moscou.
"C’est pourquoi des correctifs sont nécessaires… Sinon, nous devons nous poser la question de savoir dans quel but tout cela est fait: à des fins commerciales, politiques, ou afin d’assurer vraiment la sécurité mondiale et de prendre en compte les intérêts des pays les plus pauvres", a signalé le diplomate sur la chaîne de télévision Rossiya 24.
L’objectif de la Russie est d’éliminer la famine
Il a précisé qu’à l’heure actuelle, il était déjà possible d’évaluer la réalisation de la première partie de l’accord.
"Comme nous en parlons en public, la majeure partie des denrées et des céréales en provenance de l’Ukraine se dirige vers des pays industrialisés: la France, l’Espagne, les Pays-Bas et l’Allemagne. Mais nous avons très bien retenu comment tout a commencé. Tout a commencé par les allégations comme quoi la Russie entravait les efforts visant à surmonter la famine dans le monde. En réalité, la Russie empêche qu’il y ait la famine dans les pays les plus pauvres", a relevé M.Verchinine.
D’où, selon lui, la nécessité de correctifs eu égard à l’accord proprement dit et à la façon de couvrir ce qu’il se passe.
"En fin de compte, il faut cesser d’être hypocrites. Je m’adresse en tout premier lieu aux représentants occidentaux", a résumé le diplomate.
Un mémorandum non respecté
Le document qui concerne les exportations alimentaires depuis l’Ukraine a initialement été signé le 22 juillet à Istanbul pour une durée de 120 jours. Il a été reconduit le 17 novembre pour 120 jours supplémentaires.
Il est appuyé par un mémorandum entre l’Onu et la Russie pour une durée de trois ans, prévoyant la suppression des restrictions antirusses qui entravent l’exportation d’engrais et de produits agricoles. Or, le blocage des engrais russes est maintenu par l'UE, en dépit même de leur envoi à titre gracieux par Moscou.