Les tentatives de certains pays européens d’approcher l’Afrique seront-elles couronnées de succès? L’ancienne cheffe de la diplomatie autrichienne Karin Kneissl, qui a enseigné en Angola et voyagé dans d’autres pays africains, observe pour Sputnik l’ambiance sur le continent.
La France se croyant toujours "une puissance" en Afrique, la question "Est-ce que nous sommes en train de perdre l’Afrique?" résonne souvent là-bas, explique celle qui a habité en France durant la dernière année.
Quant à l’approche générale de l’Union européenne, plusieurs sommets entre l’UE et l’Afrique ont été marqués, selon Mme Kneissl, par "le business de miséricorde".
"Nous vous donnons de l'argent, nous vous le disons, nous vous fournirons la technologie. Dans une large mesure, on sous-estime encore à quel point la Chine, l'Inde et d'autres acteurs comme [les Émirats arabes unis] sont déjà présents sur le continent africain."
Une nouvelle génération qui a plus de confiance en soi
Pour l’ancienne haute diplomate autrichienne qui avait un peu enseigné en Angola, le continent africain dispose d’"une nouvelle vue sur le monde" sur le continent africain.
Bien que "personne ne [soit] réellement informé", "chacun a une opinion". Elle observe d’ailleurs que les jeunes collègues qu’elle a rencontrés à l’Angola, en Mozambique et en Tanzanie,"réfléchissent plus".
Précisant qu’elle ne fait pas partie de ceux qui estiment que le futur repose sur le continent africain, Karin Kneissl tranche:
"Il y a plus de confiance en soi et il y a des nouvelles générations qui ne sont pas façonnées par les luttes d'indépendance des années 60 et 70 que nous avions encore en cours. [Ils ne sont] pas façonnés par la guerre Froide […]. Il y a une nouvelle génération de gens d'affaires, des gens qui ont confiance en eux."