Massacre de civils en RDC: Moscou réagit

S’exprimant sur le massacre de 300 civils dans la République démocratique du Congo, Moscou a dénoncé un "acte de violence barbare". La diplomatie russe est convaincue de la nécessité d'une enquête approfondie.
Sputnik
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a fait état le 5 décembre du massacre d’environ 300 personnes à Kishishe, un village de l'est du pays. Il accuse la rébellion menée par le M23.
"Il y a des enfants qui ont été tués, dans une église, dans un hôpital", a dit auprès de l’AFP Patrick Muyaya, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Le mouvement rebelle a rejeté les accusations des autorités congolaises.

La réaction de la Russie

Le même jour, Moscou a condamné fermement ce massacre.
"Nous condamnons fermement cet acte de violence barbare et présentons nos sincères condoléances au peuple congolais ami. Nous sommes convaincus que l’extermination inhumaine de civils doit faire l’objet d’une enquête approfondie et que les auteurs doivent être sévèrement punis", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.
Selon Moscou, les événements de Kishishe confirment ainsi une fois de plus "l’existence de nombreux problèmes de sécurité dans l’est de la RDC et soulèvent la question de la nécessité de prendre des mesures supplémentaires pour mettre fin aux activités criminelles des groupes armés illégaux et pour améliorer la situation humanitaire et socio-économique de la population".

Violents affrontements

L'AFP avait recueilli le 30 novembre des informations sur de violents affrontements dans le village de Kishishe entre le M23 et des milices.
Dans un communiqué transmis le 1er décembre en fin de journée à l'AFP, la mission de l'Onu en RDC (Monusco) disait avoir reçu des informations sur ces violences à Kishishe "qui auraient fait un grand nombre de victimes civiles, selon les rapports préliminaires".
"Nous condamnons ces actes épouvantables et appelons toutes les autorités compétentes à enquêter sans délai et à traduire les auteurs en justice", ajoute la Monusco.

Situation tendue

Depuis le 25 novembre, un cessez-le-feu entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23 a été déclaré. Un porte-parole du M23 a estimé que le mouvement n'était "pas vraiment concerné", parce qu'il n'était pas présent aux discussions. Au 28 novembre, le cessez-le-feu tenait encore. Toutefois aucun mouvement de retrait des zones occupées par la rébellion, comme demandé par le sommet, ne semblait s'amorcer.
Et tandis que les Forces armées de la RDC (FARDC) "observent scrupuleusement le cessez-le-feu", a assuré le porte-parole de l'armée, le général Sylvain Ekenge, dans un communiqué, "l'armée rwandaise et ses supplétifs" du M23 ont attaqué le 1er décembre leurs positions à Kalima, dans la province du Nord-Kivu.
Depuis que le M23, une ancienne rébellion tutsie vaincue en 2013, a repris les armes en fin d'année dernière, Kinshasa accuse le Rwanda de le soutenir, de l'armer et même de combattre à ses côtés, ce que Kigali dément.
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