Mayotte est de nouveau plongée dans de fortes violences urbaines, auxquelles Paris apporte une réponse assez faible, a pointé le président de l’Association d'aide aux victimes de violences, auprès de Sputnik Afrique.
"Paris vient d'envoyer le RAID pour sécuriser la population. Mais voilà, à chaque fois qu'il y a ce genre de troubles, ils envoient du monde. Mais aussitôt qu'un semblant de calme arrive, ces troupes s'en vont et ça reprend de plus belle. Et les risques de nouveaux débordements existent encore et toujours. Les mesures prises ne sont pas suffisantes et sans doute faudrait-il trouver d'autres remèdes à long terme!", a déclaré Foumo Silahi.
Une situation qui se détériore sur l’île alors que cela fait déjà plusieurs années que la question d’une "guerre civile" est évoquée à son égard.
Un climat tendu depuis des années
La question de l'insécurité à Mayotte a pris une ampleur particulière avec les attaques "dites des ‘coupeurs de route’ en 2016", rappelle le responsable.
"Plusieurs victimes sont restées handicapées à vie. Des voitures calcinées et la terreur durant des semaines. Depuis, il n'y a plus réellement de tranquillité", a-t-il expliqué.
Ces affrontements "de bandes rivales, issues de différentes localités" finissaient toujours "en une débandade généralisée" avec des incendies de véhicules, des agressions physiques et des rackets.
Le président de l’association a noté "une volonté de troubler la vie publique", propre à ces gangs.
"Les voyous qui s'attaquent aux bus scolaires, brûlent les symboles de l'autorité comme les mairies, agressent physiquement de jeunes écoliers, montrent clairement leurs objectifs: ce sont des terroristes sans foi ni loi!".
Mesures attendues de Paris
Afin d’y mettre un terme, le gouvernement doit apporter des mesures fortes, poursuit-il:
"Paris doit donc agir à la hauteur des dégâts causés par ces terroristes. À savoir, déployer un plan Vigipirate pour traquer les bandits dans leurs lieux de retranchements. L’état d’urgence doit être décrété et l’armée doit être déployée pour traquer massivement les terroristes".
Si rien n’est fait, la population qui est déjà "excédée" pourrait prendre les choses en main elle-même. Ce qui aménerait à "un conflit généralisé avec des allures de ‘guerre civile’ face aux forces du chaos", conclut-il.